Aller au contenu principal

Artisanat
Une bière à l’eau de chanvre cultivé dans le Santerre

Quand une brasserie artisanale, une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits à base de chanvre et un agriculteur se rencontrent, cela donne naissance
à une bière au goût de chanvre. 

Christophe Podigue, cofondateur de la brasserie Picardennes, Édouard Feraux, associé de Savitech et Xavier Ribeaucourt lors d’une dégustation de la bière  Hempause qui est commercialisée depuis quelques semaines.
Christophe Podigue, cofondateur de la brasserie Picardennes, Édouard Feraux, associé de Savitech et Xavier Ribeaucourt lors d’une dégustation de la bière Hempause qui est commercialisée depuis quelques semaines.
© V. F.

Dans le petit monde de la brasserie artisanale, on parle volontiers d’une «collab’». Autrement dit, l’association entre un brasseur et une autre brasserie, ou un acteur d’un tout autre domaine. À Corbie, c’est la rencontre entre la brasserie Picardennes et Sativatech, une entreprise spécialisée dans la production de chanvre et de CBD installée à Lamotte-Warfusée qui a donné lieu à la naissance d’une bière originale, la «Hempause». En anglais, le chanvre se traduit par «hemp», d’où le nom donné à cette bière dont le lancement officiel a eu lieu début mars, lors du salon «Amiens Bière Festival» à la Halle Freyssinet. 

Cultivé pour son arôme

La clientèle visée par la brasserie Picardennes est double : «On s’adresse soit à quelqu’un qui connait déjà le goût du chanvre, soit à quelqu’un qui veut goûter une recette originale», expliquait en ce milieu de semaine Christophe Podigue, brasseur. Pour parvenir à une recette équilibrée, il a fallu plusieurs tests. Le résultat – surprenant –, est une bière «naturelle, légère et rafraîchissante», avec un degré d’alcool de 4,8°. «La difficulté, poursuit le brasseur, c’était de trouver un équilibre entre ce que l’on attend d’une bière et le goût du chanvre qui ne doit pas prendre le dessus.» Si Christophe Podigue garde secret les étapes de fabrication, il confesse toutefois que la base de la recette est celle d’une bière traditionnelle. Et d’ajouter que «houblon et chanvre font partie de la même famille botanique», ce qui amène une complémentarité. Pour Édouard Feraux, l’un des deux fondateurs de Sativatech, «l’idée, c’est de démocratiser le côté aromatique du chanvre qui n’est pas forcément connu». L’autre avantage de la bière à l’eau de chanvre, c’est qu’elle est fabriquée à partir d’un coproduit de la fabrication d’autres spécialités à base de chanvre produites par Sativatech.

Sans phytos

Xavier Ribeaucourt, l’agriculteur chez qui le chanvre est cultivé, dit quant à lui avoir voulu «simplement donner un coup de main à une entreprise qui se lance». Dans son assolement, le chanvre occupe deux parcelles pour une surface comprise entre 1,5 et 2 hectares. «La culture du chanvre est quelque chose dont on parle de plus en plus. Agronomiquement, c’est intéressant. J’interviens pour la préparation du sol, le repiquage qui se fait par bouturage et pour le désherbage qui se fait mécaniquement.» Ensuite ? «Il n’y a qu’à laisser pousser», sourit l’agriculteur qui doit néanmoins veiller à ce que les parcelles soient éloignées des regards. Dans le Santerre, le pillage des parcelles de chanvre par des consommateurs qui croient être tombés sur un point de deal à ciel ouvert et gratuit ne fait pas rire. La bière à l’eau de chanvre, en revanche, procure un moment de convivialité agréable partagé avec ses créateurs… à condition de la consommer avec modération.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Chaque année, environ 10 % des fermes du département de la Somme font  l’objet d’un contrôle administratif, ce qui apparait relativement faible selon  l’administration départementale.
«Trop» de contrôles chez les agriculteurs ? La DDTM répond

Lors de la session de la Chambre départementale d’agriculture de la Somme du 19 mars dernier, l’administration départementale…

Présentation des Prim'holstein.
Les vaches Prim’holstein, les stars de la Foire agricole de Montdidier

Le lundi 1er avril avait lieu la traditionnelle Foire agricole de Montdidier, avec de nombreux exposants. Parmi les…

Gros rendement pour la campagne 2023-2024 de collecte des pneus

Au cours de l’hiver, pendant trente jours, 370 exploitations agricoles de la Somme ont participé à la collecte des pneus…

Quatre kilomètres de haies pour protéger un captage d’eau

En s’associant à un partenaire privé, Christophe Desmis, un agriculteur du Santerre, fait le pari de planter quatre kilomètres…

Le retard pris dans les semis inquiète la CGB comme l’Institut technique de la betterave (ITB) avec un risque «jaunisse»  fort cette année.
Des premiers semis de betteraves sous un ciel nuageux

C’est toujours dans l’attente d’un contingentement des volumes de sucre importé d’Ukraine et de l’autorisation de certaines…

dégâts sanglier approche affût 1er avril
Le tir du sanglier ré-autorisé à partir du 1er avril

La préfecture de la Somme a décidé de prolonger la période de chasse du sanglier dans la Somme sous conditions en modifiant l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde