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«Une culture qui demande beaucoup de patience»

Maxime Herbet, jeune agriculteur de 23 ans, à Saisseval, a décidé de se lancer cette année dans la pomme de terre fécule. Ses raisons.

Maxime Herbet : «Quand on a repris les plantations, on s’est vite rendu compte que si l’on descendait en profondeur, la terre était encore humide.»
Maxime Herbet : «Quand on a repris les plantations, on s’est vite rendu compte que si l’on descendait en profondeur, la terre était encore humide.»
© AAP


Installé en juillet 2015 à Saisseval, Maxime Herbet faisait alors de la polyculture et de l’élevage laitier sur l’exploitation familiale de 45 ha, tout en poursuivant son activité salariée sur une autre exploitation agricole. Mais la conjoncture actuelle de l’élevage a changé rapidement la donne. «Entre le prix du lait et une mise aux normes des bâtiments trop coûteuse pour moi, je n’ai pas eu d’autre choix que d’arrêter l’élevage à la fin de l’année 2015 sur mon exploitation. J’avais un peu moins de trente vaches laitières que j’ai toutes vendues. Ayant obtenu l’autorisation de démonter cinq hectares sur la dizaine d’hectares dédiée aux prairies, j’ai retourné les terres, je les ai labourées, puis j’ai semé du maïs», raconte-t-il.
Outre le maïs, le jeune agriculteur fait aussi du blé, de l’escourgeon et des pois, comme le faisait son père. Devant cependant trouver une autre source de revenus après l’arrêt de la production laitière, il a décidé de se lancer dans la pomme de terre fécule. A la différence de la pomme de terre de consommation, l’investissement est moindre et les terres n’ont pas besoin d’être d’aussi bonne qualité. De plus, «Roquette cherchait des hectares. Puis, à la différence du blé, on sait à peu près combien on sera payé à la tonne, même si les contrats ne sont pas encore arrêtés. Je suis donc parti sur un contrat de production de 500 tonnes pour 10 ha, ce qui fait environ 50 tonnes par hectare. Si j’arrive à faire 60 tonnes, ce sera tout bénéfice», explique-t-il. Il est engagé pour trois ans.

Une culture pointue
Pour ce faire, il a acheté dix tonnes de plants qu’il est en train de planter sur ses 10 ha. Pour inciter les agriculteurs à se lancer dans cette production, la coopérative offre aux nouveaux un hectare de plants sur les dix premiers hectares. «J’ai investi 6 000 euros dans les dix tonnes de plants. L’hectare de plants offert par la coopérative représente à peu près une économie de 550 euros pour moi», précise-t-il. Son choix s’est porté sur les variétés Kardal et Producent, car «elles sont les plus résistantes au mildiou», dit-il, ainsi que sur un calibre 28-40 du fait de la morphologie de la parcelle.
Il a commencé à planter le 19 mars, mais comme la pluie n’a pas cessé de tomber tous les deux jours, les plantations ont dû être interrompues à maintes reprises. «Commencer une parcelle sans la terminer, ce n’est pas l’idéal, mais il faut attendre que la terre sèche pour planter la pomme de terre fécule. Même lorsqu’on a attendu, quand on a repris les plantations, on s’est vite rendu compte que si l’on descendait en profondeur, la terre était encore humide. Mais, bon, on est arrivé quand même à avoir assez de terre pour planter. C’est une culture qui demande beaucoup de patience», détaille Maxime.
Le plus délicat est la préparation du sol. «Si on remonte de la boulette, ce n’est pas bon», précise-t-il. Pour éviter cela, il ne faut pas creuser trop profond. «C’est une culture où il faut être pointu et très méticuleux, notamment lors des traitements». Ces derniers sont ceux qui suscitent en lui quelques craintes, car une mauvaise gestion du mildiou, c’est une baisse de rendements assurée. Un luxe qu’il ne peut pas se permettre. Mais il sait pouvoir compter sur son patron, qui fait aussi de la fécule, pour obtenir les conseils techniques dont il a besoin. De quoi envisager plus sereinement sa première saison en pomme de terre fécule.

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