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Aliments du bétail : stabilisation des fabrications pour la campagne 2017-2018

Après des années de dégradation, la production française d’aliments du bétail, pour la campagne 2017-2018, semble se stabiliser. Mais, la flambée du coût des matières premières risque de remettre en cause ce fragile équilibre.

L’indice IPAA, calculé par le journal La Dépêche à partir de seize produits entrant dans la composition de l’aliment, 
a progressé de 24 % depuis août 2017, pour atteindre l’indice 166.
L’indice IPAA, calculé par le journal La Dépêche à partir de seize produits entrant dans la composition de l’aliment,
a progressé de 24 % depuis août 2017, pour atteindre l’indice 166.
© © Reussir SA



Coop de France nutrition animale et le SNIA viennent de publier leurs statistiques de production française d’aliments du bétail, pour le mois de juin dernier et l’ensemble de la campagne 2017-2018. Ces statistiques provisoires représentent 99 % des réalisations effectives, et leur mise au point définitive ne devrait pas modifier les grandes tendances qu’elles révèlent.
L’une d’elle est une quasi-stabilisation des fabrications, après plusieurs années de dégradation, - 0,9 % entre l’exercice 2016 (année civile) et 2017. Depuis son apogée en 2001, avec 23 millions de tonnes, la production française a perdu 12 % de ses volumes. Le mois de juin n’a pas été particulièrement favorable à cette industrie, en accusant une baisse de production, toutes catégories d’aliments confondues, de 2,9 %, par rapport à juin 2017, baisse imputable aux aliments pour bovins (- 4,8 %) et aux aliments pour porcins (- 6 %).
La légère évolution de la production des aliments pour volaille ne compense pas ces deux reculs. Néanmoins, pour l’ensemble de la campagne, juillet 2017 à juin 2018, le bilan est à l’équilibre (- 0,1 %), avec une production de 19,43 millions de tonnes, dont 3,75 Mt d’aliments bovins, hors mash(1), en baisse de 1,6 % sur 2016-2017, 4,84 tonnes d’aliments porcs, quasi stable, et 8,41  millions de tonnes d’aliments pour volailles grâce, notamment, au redémarrage de la production de palmipèdes après la grave crise sanitaire qui avait frappé cet élevage.
Ce dernier poursuit en juin une remontée spectaculaire (+ 25 %). Le secteur dindes subit toujours une évolution négative, près de 4 % de moins qu’en 2016-2017. Si l’on considère les statistiques pour les six premiers mois de l’année, on constate une légère hausse de production de 0,6 %, qui pourrait aussi laisser espérer une stabilisation de la production.

Bouleversement du marché des matières premières
Il faut cependant se garder de faire des conclusions hâtives, la campagne en cours va être profondément bouleversée par un élément majeur : la flambée des prix des matières premières. Depuis le début de la campagne céréalière, on assiste à un renversement de tendance du coût des matières premières entrant dans la composition des aliments pour le bétail.
Les céréales à bas prix de ces dernières campagnes ont enregistré une hausse spectaculaire, conséquence d’un retournement du rapport offre/demande. Ainsi, entre août 2017 et août 2018, le prix moyen du blé, rendu Bretagne, a progressé de 35 %, à 212 Ä/tonne ; la hausse du cours de l’orge a atteint 46 %, à 209 Ä, le maïs ne progressant «que» de 14 %.
Outre les céréales, toutes les autres matières premières - tourteaux, luzerne - ont connu une sensible évolution haussière. De telle sorte que l’indice IPAA, calculé par le journal La Dépêche à partir de seize produits entrant dans la composition de l’aliment, a progressé de 24 % depuis août 2017, pour atteindre l’indice 166. Dans le même temps, l’indice IMPA de l’Insee, représentant la fluctuation des prix de l’aliment sortie usine, n’a augmenté que de 0,9 %, au taux de 96,3. Mais le resserrement de cet écart est inévitable.
Dès lors, les éleveurs de bovins notamment, déjà confrontés au manque de fourrage, pourront-ils faire face à une hausse du prix de l’aliment composé ? Dans un récent communiqué, le Snia, représentant les industriels de la nutrition animale privés, assurait que ses adhérents trouveraient le moyen de faire face à la demande des exploitations d’élevage, mais ne cachait pas que «toute logique économique responsable et durable, ne peut faire l’impasse sur ce contexte de hausse du prix des matières premières». Les achats et donc la production d’aliments composés par les éleveurs risquent d’en pâtir.

(1) Plus 384 800 tonnes de mash, aliment rudimentaire destiné aux ruminants

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