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Energies renouvelables
Bientôt une charte pour jalonner le photovoltaïque dans la Somme

La Chambre d’agriculture de la Somme et ses partenaires travaillent à la rédaction d’une charte dont le but sera d’éviter au département ce qu’il a connu en matière de développement éolien, et d’écarter les difficultés rencontrées par la filière méthanisation.

Selon la Chambre d’agriculture de la Somme, beaucoup d’agriculteurs ont actuellement un projet d’installation de centrale photovoltaïque. Avec l’augmentation  des tarifs d’achat de l’électricité, «le contexte est porteur, mais il faut bien regarder où l’on va pour ne pas être déçu».
Selon la Chambre d’agriculture de la Somme, beaucoup d’agriculteurs ont actuellement un projet d’installation de centrale photovoltaïque. Avec l’augmentation des tarifs d’achat de l’électricité, «le contexte est porteur, mais il faut bien regarder où l’on va pour ne pas être déçu».
© Christian Gloria

«Oui» au développement de centrales photovoltaïques dans la Somme, mais pas n’importe comment et pas à n’importe quel prix. Afin de poser des jalons à ce développement, la Chambre d’agriculture et ses partenaires – services de l’État, Conseil départemental, association des maires, syndicats agricoles (FDSEA, JA et Coordination rurale) – travaillent actuellement à l’écriture d’une charte «pour le développement des projets photovoltaïques dans la Somme». Objectif de ce document ? «Donner un cadre de déploiement spécifique au département de la Somme et fixer l’ambition en termes de surface et/ou de MW installés», a-t-on appris lors de la session de Chambre d’agriculture de la Somme qui s’est tenue mardi 14 mars. Pour sa présidente, Françoise Crété, «il s’agit de mettre un cadre et d’éviter les abus», d’abord. Fixer des objectifs est secondaire, même si la Charte devra permettre d’identifier des territoires où le potentiel est intéressant». 

Selon Alain Waymel, directeur de la Chambre d’agriculture, «la charte n’est pas le copier-coller de la loi sur relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, mais un document qui fixe un cadre et une ambition à 5-10 ans». «Ce ne sera pas juste un catalogue d’interdictions, mais le détail d’un plan d’action.» Une fois que cette charte sera élaborée, et signée par un ensemble d’acteurs – on parle de la date du 20 juin –, celle-ci pourrait servir de contribution à un arrêté préfectoral suivi d’un document-cadre définissant les conditions d’implantation de centrales photovoltaïques et les surfaces éligibles… lorsqu’il s’agit de projets au sol.  

 

L’agrivoltaïsme encadré

En ce qui concerne l’agrivoltaïsme, les rédacteurs de la charte départementale ne partent pas sans rien puisque le projet de loi récemment adopté vient rappeler que «l’agrivoltaïsme doit apporter au moins un service parmi l’amélioration du potentiel et de l’impact agronomique, l’adaptation au changement climatique, la protection contre les aléas ou l’amélioration du bien-être animal». Dans le même temps, on retient que «ne pourra pas être considéré comme installation agrivoltaïque une installation qui porte atteinte au niveau 1 et 4». Ce qui s’apparente d’ores et déjà comme un premier garde-fou. «Nous serons vigilants à ce qu’il reste une production agricole sous les panneaux photovoltaïques», a rappelé de son côté Françoise Crété. Et de souligner que «la priorité dans notre département est de développer les surfaces de panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments», et de «travailler sur le coût du raccordement au réseau». 

Même si cela ne s’est pas aussi clairement exprimé le 14 mars, le but de la charte «pour le développement des projets photovoltaïques dans la Somme» devra être d’éviter ce que le département a connu en matière de développement éolien, et d’écarter les difficultés rencontrées par la filière méthanisation. Du côté des services de l’État, le préfet de la Somme, Étienne Stoskopf, a salué l’initiative. En matière de production d’énergie grâce au soleil, «la France est au même niveau que le Brésil ou que les Pays-Bas… c’est-à-dire très en retard», a-t-il souligné. «Nous serons impliqués dans ce dossier», a-t-il assuré.

 

Accompagnement nécessaire

Plus largement, c’est l’accompagnement de la Chambre d’agriculture dans le développement des énergies renouvelables qui été salué lors de la session du
14 mars. Pour Denis Bully, président de la FDSEA, «il est important et nécessaire que la Chambre d’agriculture développe une expertise pour accompagner les agriculteurs dans leurs projets. Sur le terrain, on voit un peu de tout… Il y a aussi des freins à lever, des projets qui ne vont pas au bout alors que des frais ont été engagés». À en croire Simon Chombart, chargé de mission «grands projets et énergies» à la Chambre d’agriculture, il y a déjà fort à faire : «Beaucoup d’agriculteurs nous contactent parce qu’ils ont un projet. Les installateurs sont submergés. Avec l’augmentation des tarifs d’achat de l’électricité, le contexte est porteur, mais il faut bien regarder où l’on va pour ne pas être déçu.»

Des formations qui affichent «complet»

Afin d’accompagner les agriculteurs intéressés par l’installation d’une centrale photovoltaïque chez eux, Chambre d’agriculture et FDSEA ont mis en place une stratégie «inter-OPA» de communication et de formation. Lancée le 8 décembre dernier avec le forum Énergies Renouvelables à Amiens, cette stratégie se concrétise progressivement. Désormais, «lorsqu’un agriculteur a un projet de rénovation de toiture d’un bâtiment agricole ou de construction d’un nouveau bâtiment, il doit avoir une réflexion sur l’installation des panneaux photovoltaïques», explique Samuel Decerf, conseiller-animateur de la FDSEA de la Somme. L’objectif ? «Créer de la valeur ajoutée sur son exploitation». Afin d’accompagner ses adhérents dans ce type de réflexion, la FDSEA a organisé dernièrement deux sessions de formation à Estrées-Mons et Abbeville. Parmi les intervenants, la Chambre d’agriculture, la Sicae de la Somme et du Cambraisis et sa filiale Helios System. Résultat ? «Elles ont fait le plein, se réjouit Samuel Decerf. Les dix places proposées à chaque formation ont été rapidement prises. Il a même fallu refuser des inscriptions… Cela prouve le vif intérêt des exploitants pour ce sujet». De nouvelles sessions de formation seront organisées dans les prochaines semaines, dont une à Amiens le mercredi 12 avril. 

Pour y participer, contacter dès à présent la FDSEA au 03 22 53 30 33. 
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