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Contrat de solutions : pour réduire l’usage des phytos

Les 40 partenaires du Contrat de solutions ont présenté leurs premiers travaux le 11 juillet dernier.

Présentation du Contrat de solutions par la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.
Présentation du Contrat de solutions par la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.
© D. R.



Annoncé le 14 novembre 2017, le «Contrat de solutions pour une trajectoire de progrès pour la protection des plantes», dans sa première version, a été présenté, le 11 juillet, par des représentants de la Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA), de Coop de France et de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), qui font partie des quarante partenaires du projet. D’autres parties prenantes, présentes dans la salle, sont intervenues lors de la conférence de presse.
«Les quarante partenaires travaillent d’arrache-pied pour réaliser ce contrat et répondre aux attentes sociétales sur la réduction des produits phytosanitaires, mais aussi aux besoins des agriculteurs, pour leur garantir la compétitivité et la rentabilité de leurs exploitations», a expliqué en introduction Eric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Dans cette version, les trente-six premières solutions sont proposées parmi les trois cents solutions identifiées par les organisations. «Ce n’est qu’un début !», assure cependant Christian Pèes, le vice-président de Coop de France. Le projet est ambitieux et nous souhaitons le rendre très crédible. Les solutions que nous présentons doivent être conformes à nos engagements
Ces premières solutions, présentées sous formes de fiches détaillées, sont expliquées en détail. La fiche comporte également un bilan de son déploiement actuel, son coût, les leviers qui doivent être activés pour la mettre en œuvre. Elle précise aussi les engagements pris par les acteurs du secteur. La solution 27, par exemple, vise à lutter contre les limaces grâce au biocontrôle. Les limaces grises et noires peuvent occasionner de graves dégâts sur les cultures. L’utilisation de phosphate ferrique est une alternative aux anti-limaces conventionnels sans surcoût pour l’agriculteur. Elle est d’ores et déjà en application sur 11 % de la surface agricole française. D’ici 2020-2021, un déploiement sur 30 % des surfaces est atteignable. Pour cela, il faut cependant former les agriculteurs à l’utilisation de ce procédé. «Avec ce produit, les limaces vont s’enterrer pour mourir, ce qui peut laisser penser aux agriculteurs que le traitement ne fonctionne pas», explique Denis Longevialle, le secrétaire général d’IBMA France. Les solutions peuvent aussi passer par des innovations techniques ou des outils d’aide à la décision. «Les solutions seront combinatoires. Le déploiement doit être massif et collectif», insiste Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA.

Attentes par rapport au gouvernement
Les partenaires ont également évoqué le glyphosate. Trois fiches parmi celles proposées y sont consacrées. «Nous adoptons une approche pragmatique, méthodique et transversale, basée sur la science», précise Christiane Lambert. Mais il reste à ce jour, comme l’a rappelé l’Inra, 20 à 25 % des secteurs sans alternative. «Loin de nous l’idée de dire que c’est impossible, mais la recherche doit poursuivre ses travaux», explique la présidente de la FNSEA.
Les partenaires du Contrat de solutions feront des points d’étape semestriels sur l’évaluation du déploiement des solutions. «La condition essentielle de réussite, c’est l’engagement dans la durée de tous les acteurs», assure Christian Pèes, le vice-président de Coop de France. S’il estime que l’appropriation, notamment par les agriculteurs, est indispensable, Christian Pèes insiste aussi sur l’importance de la mobilisation du monde de la recherche et des consommateurs.
Les acteurs du secteur agricole attendent aussi le soutien des pouvoirs publics. «On demande trois choses : un soutien additionnel à la recherche et à l’innovation, l’accompagnement financier des agriculteurs pour avoir les moyens immédiats d’investir plus vite dans les solutions, et une visibilité réglementaire suffisante pour donner la chance et le temps aux solutions d’émerger», réclame Alexandre Quillet, membre du bureau de la CGB et de l’Acta - les Instituts techniques agricoles.
Les partenaires insistent sur la nécessité de cohérence de la part du gouvernement, craignant notamment les distorsions de concurrence, que ce soit au niveau du marché européen ou international. «Si la France agricole fait tous ces efforts-là, mais qu’en même temps le gouvernement fait le choix de signer des accords commerciaux intempestifs avec des pays qui ne respectent pas les mêmes règles, c’est un piège pour les agriculteurs français», dénonce Christiane Lambert. Durant la conférence de presse, elle a d’ailleurs rappelé que le Brésil, pays membre du Mercosur, venait de faire voter une loi pour accélérer la mise sur le marché de pesticides.

Les quarante partenaires du Contrat de solutions

Acta, Adivalor, AGPB, AGPM, ANIA, ANPLC, APCA, Axema, CGB, Coop de France, Fafsea, Farre, FN3PT, FNA, Fnacc, Fnams, FNS, FNCA, FNPFcidre, FNPFruits, FNPHP, UNPT, FNPT, Fnsea, FNSEA commission
viticulture, Fop, Gnis, IBMA, Jeunes agriculteurs, Légume de France, MSA, Pam de France, Syndicat des riziculteurs de France, UFS, UIPP, Vivea, Vegepolys, Sedima, FNCuma, Trame.

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