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Dans le grand bain de l’Enduropale

Parmi les centaines de pilotes qui prendront le départ de l’Enduropale 2020 ce week-end, au Touquet, plusieurs d’entre eux sont agriculteurs ou travaillent dans le monde agricole. Rencontre quelques jours avant le départ de la plus grande course de moto sur sable du monde.

Poireaux en bottes
Adrien Le Rohellec avec la machine qui l'accompagne dans cette nouvelle édition de l'Enduropale.
© D.R.



Des deux-roues, du sable et une plage pour ceux qui sont d’habitude plus rodés aux tracteurs, à la terre et aux champs. Dimanche prochain, Stanislas Gosse de Gorre prendra le départ de la mythique course de moto sur sable sur la plage du Touquet (62). Parmi quelque 1 250 pilotes dont des professionnels venus pour la remporter, l’agriculteur de Sailly-Flibeaucourt, au nord-ouest de la Somme, participera pour la première fois à l’Enduropale en s’alignant au départ de la grande course. D’autres également seront sur le départ, dans les différentes catégories. Car l’Enduropale du Touquet ne se limite pas à une seule course ; c’est bien quatre épreuves (Quaduro, motos anciennes, courses juniors-espoirs, grande course), réparties entre le 31 janvier et le 2 février. «Y aller tous les ans en tant que spectateur m’a finalement donné envie d’y participer», indiquait Stanislas en début de semaine. Passionné de moto plutôt habitué aux balades entre amis, il sera cette fois seul au guidon de sa Yamaha 450 YZF pour tenter de boucler les trois heures d’épreuve. Y participer est une «chance» tant les inscriptions à la course principale de l’Enduropale du Touquet Pas-de-Calais ont été rapides, selon ses organisateurs.

Du sport et encore du sport
Pour tenter d’aller au bout de la course - elle est réputée physique -, Stanislas Gosse de Gorre revient sur sa préparation : «Il faut rouler régulièrement, au moins une fois par semaine, pendant plusieurs mois.» Compte tenu des contraintes liées à son métier, ce n’est pas avant la fin des semis qu’il a pu néanmoins réellement se consacrer à sa préparation. «Cet été, j’étais tenté, mais quand on a un métier comme le notre, ce n’est pas forcément la meilleure période de l’année...», sourit l’agriculteur-pilote. En parallèle au pilotage, Stanislas s’est également préparé sur le plan physique, «en faisant beaucoup de sport» : course à pied, vélo et natation. «Le physique fera sans doute mal, mais j’ai voulu mettre toutes les chances de mon côté.» Non sans une certaine malice et fierté, le pilote aurait perdu «quelques» kilos et sourit à nouveau quand on lui demande combien... La machine a elle aussi subi quelques transformations pour être fin prête : modification des suspensions, réservoir de grande capacité, vase d’expansion, pneus sable...

Jouer des coudes et tenir bon
Comme pour la plupart des pilotes amateurs engagés, l’ambition de Stanislas Gosse de Gorre est d’abord de «terminer la course» avec son dossard 318. Pour assurer son ravitaillement pendant l’épreuve, il pourra compter sur ses frères et l’un de ses amis : «C’est important, mais ce n’est pas non plus le Dakar... On n’a pas la possibilité de tout démonter avant de pouvoir repartir dans la foulée...» Dimanche, à partir de 12h45, il sait qu’il lui faudra sans doute jouer des coudes et tenir bon. L’Enduropale 2020, qui fête cette année son quarante-cinquième anniversaire et s’impose comme la finale du championnat de France de course sur sable, devrait encore révéler un certain nombre de surprises.


 

Dans les traces des Poireaux en bottes

En amont de la course pour la recherche de sponsors, comme le jour J, tous les moyens ou presque sont bons pour se faire remarquer. Faire le buzz sur les réseaux sociaux, c’est la formule retenue par Adrien Le Rohellec, 24 ans, originaire de Milly-sur-Therain (60) et son co-équipier Victor Van Coillie, 20 ans, de Songeons (60). L’un est engagé dans la course «vintage» avec le dossard 450, l’autre sera au départ de la grande course du dimanche (dossard 1092), et chacun participera sous les couleurs du Team qu’ils ont créé pour l’occasion : «Les Poireaux en bottes». Pour comprendre ce choix, quelques explications s’imposent : «Dans le monde de la moto, et particulièrement sur l’Enduropale du Touquet, il y a les top pilotes, et les jardiniers, appelés également les poireaux, explique Adrien Le Rohellec. Le poireau est une culture qui aime le sable et qui se plante. Un peu comme nous lors de nos premiers tours de roues dans le sable, on s’est planté, mais on a aimé.» Voilà donc comment les deux amis ont décidé de se lancer pour la première fois dans l’épreuve reine des courses de moto sur sable.

Nom loufoque mais préparation sérieuse
Le nom un peu loufoque n’enlève rien au sérieux de la préparation des deux jeunes participants : «Cela reste une épreuve très physique pour laquelle on se prépare depuis plusieurs mois», explique Adrien. Au moins une fois par semaine, le samedi, les pilotes prennent la route direction le littoral nordiste pour s’entraîner sur la piste de Loon-Plage. Le reste de la semaine est consacré à des activités sportives, tel que renforcement musculaire et vélo. «Le rythme est assez soutenu puisqu’entre deux, nous avons chacun notre boulot ou nos études», confie Adrien, employé en tant que commercial chez Team3 Services à Saint-Quentin (02).
À quelques jours du départ, Adrien estimait avoir «tout mis en ordre» pour aborder la course sereinement, sans stress particulier : «On veut tout donner pour les gens qui nous ont soutenu. La plus grosse crainte, c’est la casse mécanique, mais on sait que cela fait partie du jeu.» La moto qu’il enfourchera est une habituée des courses de sable, et de l’Enduropale vintage en particulier. Il s’agit d’une Honda 250 CR de 1985, d’où son inscription dans la catégorie «Vintage». Trouver des pièces de rechange pour une ancienne de bientôt trente-cinq ans n’est pas chose aisée, mais c’est aussi ce qui en fait le charme. Pour l’épreuve touquettoise, une attention particulière a été portée aux pneumatiques, à l’entretien du filtre à air et à la lubrification des pièces en mouvement. Avant la course, «il y a aura un dernier check-up et ensuite, il faudra regarder devant, gérer la course pour éviter de caler et de chuter». «Le moment le plus redouté, c’est le départ, poursuit Adrien Le Rohellec. On a toujours la crainte que la moto ne démarre pas. Une fois qu’on est parti, il faut faire attention pendant les deux-trois premiers tours pour être régulier ensuite.» Sitôt l’épreuve terminée, Adrien et son comparse n’auront sans doute qu’une seule envie : se préparer pour l’édition 2021 : «Il paraît que lorsqu’on en a goûté, on veut le refaire», s’enthousiasment-ils.

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