Aller au contenu principal

Alimentation
Des pistes pour relancer la consommation de bio

Face à une défiance croissante des consommateurs, l’Agence bio et le ministre de l’Agriculture veulent miser sur le « local ». De leur côté, des chercheurs de l’Inrae mettent en avant le levier du différentiel de prix entre bio et conventionnel.

bio et consommation
© Pixabay

Plus d’un sur deux. Selon le baromètre réalisé par l’Obsoco pour l’Agence bio et dévoilé le 1er mars, près de 57 % des consommateurs déclarent ne pas acheter de bio en raison de doutes sur l’application du cahier des charges. « La méfiance est nourrie par le manque d’informations », analyse Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio, soulignant que la moitié des consommateurs estiment ne pas avoir assez de connaissances sur le bio. HVE, zéro résidus de pesticides : « L’image a été brouillée par d’autres allégations », regrette de son côté Loïc Guines, président de l’agence. Pour la campagne de promotion qu’elle lancera en 2023, l’agence prévoit de valoriser l’aspect « local » du bio, en plus des atouts environnementaux.

« Près de 85 % des produits bio consommés en France sont français », rappelle Laure Verdeau. Mais au-delà des 750 000 € promis par le ministre de l’Agriculture début décembre, rien ne garantit cependant que l’agence aura un budget aussi conséquent que les 1,2 M€ mobilisés en 2022. Ministère de l’Agriculture, de la Transition écologique ou de la Santé, agences de l’eau, interprofessions : « Nous devons nous mettre autour de la table pour sécuriser quatre à cinq millions d’euros par an de manière durable », défend Loïc Guines.

Réduire la différence de prix

Sur le Salon de l’agriculture, l’Inrae a dévoilé une autre piste pour relancer la consommation de bio. Selon les résultats du chercheur Mathieu Lambotte, une réduction de 10 % des prix du bio augmenterait de 20 % environ le volume de consommation. « Nous observons également des phénomènes de substitution : si le prix du conventionnel augmente, les consommateurs auront aussi tendance à acheter plus de bio », souligne Mathieu Lambotte. Augmenter les achats bio, observe-t-il, pourrait alors passer « par des taxes supplémentaires sur le conventionnel ».

Mais les modélisations du chercheur soulignent les limites de ce levier. Comme il le rappelle, les achats alimentaires bio représentent 7 % environ de la consommation totale (chiffres Insee). Augmenter la surface bio de 10 à 25 % de la SAU comme le prévoit le Green deal supposera, non pas une augmentation de 20 %, mais un doublement du volume de consommation, à 15 % des achats totaux.

Le financement de la promotion demandé par l’Agence bio pourrait alors aider à doper les achats, selon le chercheur : « Il reste une grande partie de facteurs non économiques dans les arbitrages des consommateurs, analyse Mathieu Lambotte. Mieux les informer sur les atouts du bio par des campagnes de promotion ou de l’affichage sera tout aussi important pour relancer les achats. »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

échanges transport de betteraves Cristal Union Tereos optimisation
Logistique betteravière : Cristal Union en veut à l’un de ses concurrents

La coopération entre sucriers pour optimiser les transports de betteraves a pris du plomb dans l’aile lors de la dernière…

Xavier Flinois Safer Hauts-de-France décès hommage
Xavier Flinois, président de la Safer Hauts-de-France, est décédé

Xavier Flinois était une figure marquante de l'agriculture dans les Hauts-de-France, reconnu pour son engagement au service du…

Lefrançois Yves disparition travaux agricoles travaux publics
L’entreprise de travaux publics et agricoles Lefrançois en deuil

Yves Lefrançois, fondateur des établissements Lefrançois TP à Clenleu, s’est éteint à l’âge de 83 ans, le 30 mai.

fermage expulsion huissier justice
Le non-paiement de fermages tourne au vinaigre

Dans le département de l’Orne, l’expulsion d’agriculteurs de parcelles agricoles ordonnée par la justice a viré à l’…

Eppeville sucrerie village d'énergie Saint Louis Sucre
Un projet de reconversion pour l'ex-sucrerie d'Eppeville

Le groupe Saint Louis Sucre a signé un compromis de vente de l’ancienne sucrerie d’Eppeville (Somme) avec Energipole…

Safer Hauts-de-France foncier Xavier Flinois Benoît Thilliez
Un jeune agriculteur à la tête de la Safer Hauts-de-France

Benoît Thilliez, 38 ans, a été élu à l’unanimité à la présidence de la Safer Hauts-de-France où il succède à Xavier Flinois,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde