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Expandis s’engage dans le 0 résidus

L’assemblée générale d’Expandis a eu lieu le 26 novembre à Chauny (02). L’occasion de faire le point sur deux axes principaux de la coopérative, la satisfaction des adhérents, des clients, et l’implication dans le 0 résidus pour les légumes.

© D. R.



«Malgré une année 2018 difficile agronomiquement, les résultats financiers sont bons, tant au niveau de la coopérative que du chiffre d’affaires hectare de nos productions», a expliqué Bruno Demory, président d’Expandis. Ces bons résultats vont d’ailleurs permettre au conseil d’administration de la coopérative légumière de valider ses choix stratégiques pour relever les défis de demain au sein de la filière légumes et pommes de terre de transformation. Changements climatiques et sociétaux, Expandis prend la mesure de ces enjeux et cette assemblée générale a été l’occasion de faire le point sur l’avancement des principales orientations comme l’offre 0 résidus 2025 et la communication en amont pour resserrer les liens et renforcer la cohésion entre tous les acteurs de la coopérative. «Nous avons donc deux clients à satisfaire : nos associés coopérateurs, parce que c’est la raison même de l’existence de notre structure et nos clients transformateurs, parce que sans client, impossible d’apporter quoi que ce soit à nos adhérents. La coopérative cherche à répondre et à concilier les attentes de chacun», a assuré le président.

Un nouveau programme opérationnel
Expandis a ainsi lancé un programme opérationnel 2020-2024 dont les mesures consistent à améliorer le quotidien des producteurs tout en maintenant une rentabilité des légumes. L’achat de matériels performants (arracheuses, semoir, calibreur, système d’élimination des fanes, tiges et racines…), le renforcement de l’analyse de résidus, la pose de voile de forçage… sont autant d’actions visant à maintenir ou améliorer encore une production de qualité. Une production qui se veut toujours plus respectueuse de l’environnement. Des actions sur le recyclage de l’eau de la station de lavage des légumes, l’application du Contans, préparation phytosanitaire de nature biologique, l’appui technique et l’apport de conseils sont également intégrés, sans omettre une nouvelle étude sur le marché de la carotte dans le cadre de l’amélioration de la commercialisation. Ces investissements pour l’avenir ont un prix : un peu plus de 2 millions d’euros. Pour ce projet, Bruno Demory se base sur «le sérieux de nos producteurs et de notre équipe est reconnu par nos clients et cela se traduit par une augmentation régulière des volumes contractés et des surfaces emblavées».

Atteindre le 0 résidus en 2025
Pour Bruno Demory, l’agriculture de demain ne peut s’imaginer sans une modification profonde des schémas de production : «La responsabilité du conseil d’administration est de préparer la coopérative et ses adhérents à ces changements. Nous devons piloter le changement et proposer un autre modèle que le tout maraîchage-local-bio qu’on nous vend à longueur de journée. Nous devons prendre notre destin en main pour ne pas subir.» Face aux nouvelles tendances de consommation, le président d’Expandis estime que la filière légume doit définir et proposer ses propres solutions aux nouvelles exigences sociétales et environnementales : «C’est ce que nous faisons en travaillant sur la production agricole de demain avec le 0 résidus», a-t-il défendu. Aujourd’hui, et selon une étude du Crédoc (2016), seuls 21 % des consommateurs déclarent n’avoir aucune inquiétude sur les légumes. «La tendance des «sans» en alimentation est une réponse à une crise de confiance. Les choix du consommateur sont structurés par les craintes», a expliqué Jeanne Hameau, d’Agrosolutions, le cabinet de conseil en agro-environnement du groupe InVivo. «C’est encore une fois le sujet des produits phytosanitaires qui préoccupe» amplifié par les médias et les ONG. Et pourtant, selon Actu-environnement, «concernant les résidus de pesticides, la conformité des aliments végétaux s’améliore. Le taux de non-conformité à la réglementation sur les résidus de pesticides dans les denrées d’origine végétale toutes origines confondues, s’est établi à 1,4 % (sur 5 183 échantillons). Il s’agit du plus bas taux depuis 2010», a-t-elle poursuivi, signifiant que 95 % des échantillons analysés se situent dans les limites légales. Pourtant, tout porte à croire que ce ne soit pas assez et que même si les tests ne montrent aucun dépassement des limites maximales de résidus (LMR), le consommateur reste méfiant.

Les atouts d’une coopérative
Si Expandis veut se lancer dans le 0 résidus, elle n’est pas la seule. Aujourd’hui, 62 entreprises représentant plus de 21 % de la production de fruits et légumes française font partie de Nouveaux Champs, un collectif qui veut s’imposer la troisième voie entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique. «Les réactions des consommateurs sont positives sur ce sujet, cependant, ils ne comprennent toujours pas la différence entre O résidu et sans pesticide», a repris Jeanne Hameau. Représentant également la cabinet Agrosolutions, Marion Letrillart a ensuite déroulé la méthodologie à mettre en place : étude des risques de contaminations croisées, analyse de bases de données résidus, accompagnement à l’expérimentation, déploiement aux producteurs ou encore recherche de financement.
Pour Bruno Demory, «au vu  de la taille des enjeux à venir, la solution ne peut passer que par une réponse collective. Et la coopération agricole, avec ses exigences de transparence, d’équité et de solidarité, est une solution résolument moderne qui nous permettra de franchir ce cap. Et le président de la coopérative de l’assurer : «Nous avons une structure financière saine et de solides capacités d’investissement. Nous avons une longueur d’avance, et le devoir de la maintenir. Il nous faut oser pour rester fidèle à notre slogan et continuer à dynamiser nos légumes.»

Resserrer les liens avec les associés
Pour resserrer les liens et la cohésion entre les associés et la coopérative, les responsables misent sur la communication. Mais pas n’importe comment. En définissant sa propre stratégie et l’ajuster en fonctions des ressources. «Décider de sa communication est plus constructif que de subir une communication émise par un tiers, a expliqué Jean-Marc Deverre, de Partenaires d’Avenir. Pour aller plus loin vers les adhérents, il est nécessaire de cibler correctement les messages et d’être clairs.» À titre d’exemples, il insiste sur la nécessité d’expliquer comment se calcule un prix de vente, ou l’utilité d’une structure comme Expandis. Un groupe de travail a été mis en place au sein d’Expandis afin de réfléchir et trouver une stratégie de communication avec une mise en œuvre des premiers outils prévue au printemps prochain.


Zoom sur l’union de coopératives Expandis

Créée en 2000 par Prim’Allia et Covipom, Expandis, est une union de coopératives qui commercialise les légumes, pommes de terre et plants. Basée à Marchais (02), elle regroupe quatre associés : Pom’Pic située à Rosières en Santerre (80), Expandis (fusion entre Prim’Allia dans l’Aisne à Marchais et Covipom à Berneuil-sur-Serre dans la Somme) et Aquitaine Primeurs Industrielles de Cestas (33). Expandis c’est également le négoce belge Owel-Ghys basé à Ronse et dédié à la production de pommes de terre pour les chips exclusivement. Expandis est un acteur actif sur le marché des pommes de terre et des jeunes carottes destinées à l’industrie de transformation.





Retour sur la campagne légumière 2018-2019

Le conseil d’administration a dressé le bilan des activités légumes et pommes de terre de la campagne 2018-2019 et tracé des perspectives. Cette année, les producteurs d’Expandis ont emblavé 923 ha de carottes et légumes racines, 2 146 ha de légumes verts et oignons et 4 122 ha de pommes de terre, soit un total de près de 7 200 ha, en légère augmentation par rapport à l’année précédente. Les comptes clos le 30 juin 2019 montrent un chiffre d’affaires global stable à 47 millions d’euros et le résultat s’établit à 362 000 €. Malgré des rendements 2018 inférieurs aux moyennes 5 ans, dus aux fortes chaleurs et à la sécheresse, la rémunération des apports des associés coopérateurs est en hausse pour la majorité des productions, grâce notamment à une bonne maîtrise des charges et une amélioration des prix de vente.

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