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Gwenaëlle Desfosses ou la passion des chevaux

La jeune femme de 26 ans gère l’écurie du Manège, à Frémontiers, depuis 2011. Sa devise : le bien-être du couple cavalier-cheval.

© AAP


Elle a la fougue et la superbe de certains de ses chevaux, mais la douceur et la tendresse affleurent aussitôt dès qu’elle les évoque. «Quand je dois travailler des chevaux sauvages, je me fais toujours un sang d’encre, mais une fois que je les monte, mes angoisses disparaissent et tout devient évident. Quand j’y pense, c’est quand même fou de dresser des chevaux à l’état quasi-sauvage, car ils ont leur instinct de fuite et de peur. Mais une fois que le cheval a compris qu’on n’est pas là pour lui faire du mal, il se livre. Cela m’étonne toujours», confie Gwenaëlle Desfosses.
Qui a «dompté» l’autre ? On ne saurait le dire, mais dès l’âge de cinq ans, l’enfant turbulente se calmait aussitôt dès qu’elle montait Chiquette, le poney que sa mère avait acheté pour elle et sa sœur. Pourtant, Chiquette ne lui a pas épargné quelques ruades soudaines au galop. Mais la sensation de liberté et d’indépendance que l’enfant ressentait avait tôt fait de lui faire oublier les ruades. «Très vite, dans ma tête, les choses ont été claires. Je me disais qu’après avoir été salariée et économisé quelque argent, je changerais littéralement de vie à la quarantaine pour m’acheter une écurie et m’occuper des chevaux. Mais, avant de pouvoir vivre de ma passion, il fallait résoudre la question du que faire», se souvient-elle.
Le lycée la barbe, la ville encore plus. Elle ne rêve que de cheval et de grands espaces, mais ses parents arrivent à la convaincre de poursuivre ses études jusqu’au BTS. Un stage d’une semaine près d’Orléans, en plein mois de février, chez un cavalier professionnel, lui montre l’envers du décor. «J’ai galéré comme ce n’est pas permis. C’était très dur physiquement. Je n’en pouvais plus», dit-elle. Sentant qu’elle n’est peut-être pas encore prête pour se lancer dans cette voie, elle suit finalement les conseils de ses parents et s’oriente vers un BTS de comptabilité. A peine sortie de l’école, elle décroche un CDI dans une entreprise à Bois-Guillaume, en Seine-Maritime. Sur son bureau : tous les dossiers en lien avec le cheval. Mais entre son peu d’appétence à rester enfermée dans un bureau et la dureté de l’entreprise face aux impayés, elle jette l’éponge. Elle n’a plus alors qu’une idée en tête : vivre au milieu des chevaux et dans un endroit qu’elle connaît bien pour le fréquenter régulièrement avec ses amis : l’écurie du Manège, à Frémontiers. Plus rien ne l’arrêtera désormais.

Le cheval avant tout
Le propriétaire des lieux sentant la passion chevillée au corps de Gwenaëlle la laisse monter, un, puis deux, puis plusieurs chevaux. Le virus du dressage la gagne rapidement. Elle se souvient encore du premier cheval qu’elle a débourré, Genoroso. «Il était entier, fougueux et dur. J’ai cru que je n’y parviendrais jamais. J’ai pleuré bien des fois avant d’y arriver. A présent, il est gentil et trop bien. Je l’adore tellement qu’au lieu de le vendre, comme je le pensais quand je l’ai acheté, je l’ai gardé», raconte-t-elle. Outre ce travail avec les chevaux, elle s’occupe aussi de les nourrir, de sortir ceux qui sont en pension, de pailler leur box… Sa motivation ? Tout mettre en œuvre pour que les chevaux soient heureux et que la relation cavalier-cheval soit la plus harmonieuse possible.
Aussi quand le propriétaire décide de vendre son écurie, elle n’hésite pas trop longtemps avant de proposer de la racheter.«Au début, je me disais que c’était trop tôt pour se lancer dans une telle aventure, mais quand des personnes étaient à deux doigts d’acheter l’écurie, je me suis dit que je ne pouvais pas laisser faire. Je me suis tellement donnée pour la construire qu’ici, c’est chez moi», affirme-t-elle. L’affaire sera menée avec le soutien de ses parents. Là voilà, à vingt-et-un ans, propriétaire de l’écurie.
Le défi à relever est de taille et la charge lourde. Avec le départ du propriétaire, une bonne partie de la clientèle ne la suit pas. Il lui faudra des trésors de patience et d’endurance pour en reconstituer une. Par ailleurs, un autre chantier l’attend : la rénovation de l’écurie de fond en comble et son agrandissement, avec de nouveaux box, une carrière plus grande, une autre sellerie, etc. A son activité de pension, elle ajoute une nouvelle corde à son arc en 2015 : la revente de chevaux, après les avoir dressés.
Derrière chaque action entreprise, Gwenaëlle poursuit une seule et même idée : le bien-être du cheval et la constitution d’un groupe de personnes qui se retrouvent avec leurs chevaux pour partager leur passion. «Ce que je recherche, ce sont des gens qui pensent cheval d’abord, loisir ensuite et non compétition, et que cheval et cavalier forment un vrai couple», déclare-t-elle.
Elle, en tout cas, forme avec ses chevaux un couple parfait. Il suffit qu’elle traverse l’écurie pour que les chevaux dans leur box l’appellent pour mendier une caresse ou sentir sa présence. «Quand vous êtes avec un cheval, vous n’êtes jamais seul. Il se passe plein de trucs, sans compter la complicité que vous pouvez instaurer avec lui. Les chevaux me font progresser, même dans ma vie», avoue-t-elle. Si elle ne se voit pas s’occuper des box toute sa vie, elle n’imagine pas cesser de dresser les chevaux.

L’écurie du Ménage

- 19 box
- 1 manège
- 1 carrière
- 2 selleries
- 1 espace douche/pansage
- 1 maréchalerie
- 1 paddock

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