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Protéagineux
Jusqu’à quand peut-on semer son pois ou sa féverole d’hiver ?

La pluviométrie toujours régulière de cet automne a retardé une nouvelle fois les chantiers de semis. Si la plage de semis optimale s’étale jusqu’à fin décembre, il est également possible de décaler ses semis de pois ou féverole d’hiver sur janvier, afin de semer dans de meilleures conditions.

Avec des hivers plus doux ces dernières années, de nouvelles fenêtres de semis tardives s’ouvrent pour les pois et féveroles d’hiver. La réussite technique de ces implantations hivernales s’explique par des températures douces (>0°C) plus fréquentes durant l’hiver permettant d’initier même tardivement le début de cycle des pois et féveroles.

Par ailleurs, malgré des phases de levée relativement longues (>1 mois), les pois et féveroles s’en accommodent très bien sans dépréciation du rendement à l’inverse des céréales, grâce à leurs graines à forte réserve énergétique.

Finalement, les récentes études réalisées à travers des essais dates de semis tardives des pois d’hiver, montrent des potentiels élevés et réguliers pour des semis allant jusqu’à la 1ère quinzaine de janvier. À partir de fin janvier/début février, les potentiels sont plus variables en lien avec la photopériode printanière (cf. dernier paragraphe).

Attention, toutefois : un semis en janvier fait que votre pois ou féverole est considéré comme une espèce de printemps par la réglementation. Cela impacte donc l’utilisation de certains produits de désherbage, interdisant notamment l’utilisation de la propyzamide.

Des semis tardifs moins concernés par le gel et la maladie

L’autre explication de la réussite de ces semis tardifs est leur moindre exposition au gel et aux maladies. Pour rappel, les pois et féveroles voient leur tolérance aux températures gélives augmenter de la levée au stade 2-3 feuilles, stade de tolérance maximale. Cette tolérance va diminuer progressivement jusqu’à 5-6 feuilles, phase de l’initiation florale. Ces semis tardifs permettent de limiter l’avancée des stades en sortie d’hiver (février-mars), période où les amplitudes thermiques gélives sont les plus dommageables. Par cette moindre exposition aux dégâts de gel, l’installation de maladies précoces telles que le complexe maladies mené par le Colletotrichum et parfois associé à la bactériose et à l’ascochytose, observé en 2023 et 2024, progresse moins vite sur les semis tardifs.

Semer tardivement même sur sol gelés sous conditions

Les pois et féveroles d’hiver peuvent aisément se semer dans des sols gelés. Le seul risque de gel pouvant impacter ces dates de semis tardives est le gel lors de l’imbibition de la graine (tolérance 0°C). Ce risque est facilement anticipable avec les prévisions météo. Veiller à éviter les fortes gelées une semaine après la réhumectation de la graine. Également, pour éviter l’exposition de la graine aux faibles gelées, il est fortement recommandé de semer profond (5-6 cm). Cela permettra de protéger l’épicotyle lors de la phase végétative, zone la plus sensible aux dégâts de gel. Il est également impératif de semer dans de bonnes conditions de ressuyage.

Des semis au printemps possibles mais à plus faible potentiel

Les semis des variétés d’hiver au printemps sont possibles, se conduisant comme des protéagineux de printemps, mais un potentiel de rendement inférieur est souvent constaté. La raison est que les protéagineux d’hiver nécessitent une somme de températures plus élevée pour finaliser convenablement leur cycle et élaborer leurs composantes de rendements, (environ 200°C jours de plus pour le pois d’hiver par exemple par rapport à un pois de printemps). Cependant, la photopériode printanière raccourcie de force ce cycle pouvant impacter l’expression du potentiel. Dans le cas d’un pois d’hiver semé au printemps, c’est une pénalité moyenne de - 7 q/ha qui est constaté par rapport aux génétiques de printemps (cf. figure 2). Dans ces conditions, il vaut mieux semer une variété de printemps et garder sa semence d’hiver pour une autre campagne.

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