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L’achat en vrac entre dans les habitudes de consommation

Selon une étude du Réseau Vrac et Nielsen, le vrac est entré dans les habitudes de 5,4 millions de foyers français. Il ne peut désormais plus être considéré comme un comportement d’achat de niche mais bel et bien régulier. Des acteurs, souvent engagés, s’impliquent dans son développement et sa commercialisation. 

D’ici 2023, 20 % de la surface de vente des commerces de plus de 400 m² devront être consacrés à la vente en vrac dans le but de réduire les emballages. 
D’ici 2023, 20 % de la surface de vente des commerces de plus de 400 m² devront être consacrés à la vente en vrac dans le but de réduire les emballages.
© D. R.

L’achat en vrac séduit de plus en plus les Français. La principale raison, selon Réseau Vrac, c’est la possibilité de mieux calibrer ses courses qui séduit particulièrement les Français. «Acheter la juste quantité permet de moins dépenser. Plus ou moins remplir ses flacons ou charger ses sacs en coton ou en papier, c’est le principe même du vrac. Cette démarche est donc intrinsèquement liée à l’aspect économique de l’acte d’achat. On achète juste ce qu’il nous faut», explique Célia Rennesson, directrice de l’association Réseau Vrac fédérant plus de 1 800 professionnels de la filière. Suivent des raisons écologiques et d’alimentation. Pour 22 % des consommateurs, faire ses courses en vrac permet de réduire considérablement ses déchets d’emballages jetables, mais aussi d’acheter des produits plus sains et plus naturels (10 %).

 

Un marché en plein boom

Mais qui sont ces acheteurs de vrac et combien sont-ils ? Selon une étude du réseau Vrac et Nielsen, 37 % des foyers français se déclarent acheteurs de vrac en 2020 ; 46 % achètent en vrac au moins une fois par mois, ce qui représente 5,4 millions de foyers français, soit un foyer sur cinq. «On a tendance à croire que l’acheteur de vrac est un consommateur bobo. Cette étude nous prouve le contraire. Il y a autant de cadres sup que d’ouvriers (14 %). Ce qui va faire la différence, c’est le distributeur qu’ils vont choisir pour faire leurs courses», ajoute-t-elle. Les lieux favoris des consommateurs pour acheter en vrac restent en majorité les grandes surfaces (61 %).
Suivent les magasins bio spécialisés (52 %), les marchés de plein air (13 %), puis les magasins spécialistes du vrac (10 %). Pour les acheteurs réguliers de vrac (un achat minimum par mois), le réseau spécialisé devient le principal réseau de distribution (63 %). 53 % des acheteurs vrac ont plus de 50 ans, 40 % habitent en zones rurales ou villes de moins de 20 000 habitants, 38 % sont retraités et 31 % vivent seuls. Le marché du vrac continue de se développer avec une croissance de 8 % en 2020, mais cette belle performance est néanmoins nettement ralentie par rapport au bond de 41 % enregistré en 2019, à cause de l’inaccessibilité des rayons en vrac suite aux restrictions liées à la Covid-19. Ce qui n’empêche pas Réseau Vrac d’affirmer des prévisions ambitieuses pour ce marché, qui devraient atteindre 3,2 milliards d’euros pour 2022. «La consommation du vrac est revenue au niveau d’avant crise, le parc de magasins et l’offre s’étendent», ajoute Célia Rennesson. 

 

Le cadre législatif évolue

Encadré par la loi Agec n° 2020-105 du 10 février 2020 (article L120-1), la vente en vrac fait partie des mesures choisies pour sortir du plastique jetable, l’objectif du gouvernement étant d’atteindre 5 % d’emballages réemployés mis sur le marché en France en 2023 et 10 % en 2027. «Un observatoire sera mis en place cette année avec des objectifs à cinq ans, notamment l’obligation pour tous les commerces d’accepter les contenants propres pour le vrac et l’obligation pour les grandes surfaces de plus de 400 m² de proposer des contenants réemployables propres», précise Marithé Castaing, chargée du développement des entreprises chez Cluster Bio. Les Siqo1 aussi devront s’adapter pour permettre la vente en vrac au plus tard au 1er janvier 2030. À compter de cette date, la vente de fruits et de légumes dans les commerces de détail devra avoir lieu sans plastique et il sera interdit d’apposer des étiquettes directement sur les fruits et les légumes à l’exception des étiquettes home compost, au plus tard le 1er janvier 2022. Le projet de loi Climat et résilience issu de la Convention citoyenne fixe, lui, d’autres obligations : un objectif de 20 % de la surface de vente consacrés d’ici 2030 à la vente en vrac pour les commerces de plus de 400 m² dans le but de réduire les emballages. «L’enjeu est d’aménager cette définition avec les services à la coupe comme le fromage, la charcuterie, la poissonnerie. Il va falloir que l’ensemble de ces rayons à la coupe ou en libre-service proposent aux consommateurs un contenant non-jetable», précise Célia Rennesson. De quoi chambouler quelque peu l’organisation et la logistique des grandes surfaces qui se sont, pour la plupart, déjà familiarisées avec le vrac mais uniquement sur la vente de produits secs. 

 

Des grandes marques se lancent 

Des grandes marques de la grande distribution et du commerce se sont mises au vrac. Casino s’est lancé dans la commercialisation de vin, d’huile, de vinaigre et de gel hydroalcoolique, alors que Nestlé teste son café en vrac dans ses boutiques en Suisse. De son côté, Kellogg’s a lancé un bar à céréales dans trois magasins Intermarché et chez Day by Day, là où Babybel a choisi de tester des mini portions de fromage en vrac dans six de ses boutiques. Du côté des produits liquides, l’Occitane proposer, à partir de juin 2021, cinq «refill stations» pour se réapprovisionner en gels douche, shampoings et savons dans huit de ses boutiques. Depuis mars dernier, la boutique de cosmétiques The Body Shop s’est aussi lancée dans le vrac. D’ici fin 2021, 47 magasins seront équipés de «refill stations» sur une douzaine de produits phares.
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