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Agriculture bio
Le bout du tunnel pour le bio en 2025 ?

L’Agence bio a présenté le 12 juin lors d’une conférence de presse à Paris, les chiffres de la filière pour l’année 2024. Les surfaces sont en recul, mais la consommation se maintient. Les dirigeants de l’Agence s’attendent à un rebond pour l’année en cours.

Si la tendance se confirme, il devrait y avoir une augmentation du chiffre d’affaires de 5 à 7 %.
Si la tendance se confirme, il devrait y avoir une augmentation du chiffre d’affaires de 5 à 7 %.
© A. P.

De l’aveu du président de l’Agence bio, Jean Verdier, et de la directrice générale, Laure Verdeau, les premières estimations pour l’année 2025 sont «encourageantes» et ils s’attendent à une augmentation du chiffre d’affaires comprise «entre 5 et 7 %», si la tendance se confirme. Cette perspective redonnera un peu de baume au cœur à une filière qui a traversé une crise assez importante ces dernières années. Pour preuve, la France a encore perdu 56 197 hectares de surfaces bio en 2024 (-2 %), et même 110 445 ha (-3,9 %) en comparaison de 2022. Elles n’atteignent plus que 2,711 millions d’ha (Mha - 10,1 % de la SAU) et notre pays perd ainsi sa place de premier pays bio en Europe, derrière l’Espagne (3 Mha – 12,5 % SAU) mais devant l’Italie (2,5 Mha – 19,8 % SAU) et l’Allemagne (1,9 Mha – 11,4 % SAU). À noter que l’Autriche qui ne comptabilise que 700 000 ha de surface biologique reste le premier pays européen avec un taux de 27,4 % de la SAU totale. Ce sont les exploitations céréalières qui ont été le plus touchées par les déconversions, notamment en raison des conditions climatiques. Pour sauver les récoltes et donc leur revenu, les agriculteurs bio n’ont pas renouvelé leur certification pour utiliser les produits de protection des cultures. «Les grandes cultures constituent 24 % des arrêts en 2024», note l’Agence bio. D’ailleurs, sur les 6 % des agriculteurs qui ont cessé ce mode de production, plus de la moitié (53 %) se sont déconvertis et un gros quart (26 %) a cessé totalement l’activité biologique. Ce qui a entraîné un recul du nombre d’opérateurs (transformateurs) de -4,5 % entre 2023 et 2024. Ils sont passés de 26 147 (2023) à 24 975 l’an dernier.

Vente directe dynamique

Pourtant, la consommation ne faiblit pas. Le chiffre global de la filière bio en France a atteint 12,176 milliards d’euros (Md€) en 2024 contre 12,081 Md€ en 2023 et 12,076 Md€ en 2022, loin des records de 2021 (12,831 Md€) et de 2021 (12,659 Md€) consécutifs à l’effet Covid. Presque la moitié (47,7 %) du chiffre d’affaires (CA) est réalisée en grande distribution généraliste (Carrefour, Coop U, etc.) en baisse de 311 M€. Ce recul est en partie compensé par la distribution spécialisée (Naturalia, BioCoop…) qui gagne 215 M€ de CA et représente 29 % des ventes. Par ailleurs, «13,5 % provient de la vente directe des 27 600 fermes bio», a précisé Jean Verdier. Un secteur qui gagne 7,4 %. La tendance est identique pour les artisans-commerçants qui ont réalisé en 2024, 1,192 Md€ de CA (+6,9 %). Parmi les produits phares qui se vendent bien, l’Agence souligne les légumes (+9 % des ventes), les fruits (+3 %) et le vin (+8 %). Cependant, les viandes (-6 %) et les boissons sans alcool (-5 %) marquent le pas, «dans un contexte de baisse de la consommation globale des viandes rouges», a expliqué Jean Verdier. D’une manière générale, la part du bio dans les achats alimentaires des ménages reste stable à 6 %, a-t-il ajouté. Néanmoins, pour répondre à la demande alors même que l’offre est en recul du fait de la baisse des surfaces, il est nécessaire d’importer. La balance commerciale française en bio reste déficitaire : les importations ont atteint 2,36 Md€ en 2024 quand les exportations ont tout juste franchi la barre du milliard d’euros (1,164 Md€).



La FNAB réclame un milliard d’euros

Réagissant aux chiffres dévoilés par l’Agence bio, la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB) a demandé que la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, «(prenne) en compte la totalité des reliquats de l’aide à la conversion bio soit presque 1 milliard d’euros !». Pour l’association, «Les surfaces non converties ces deux dernières années génèrent de la sous consommation sur l’ensemble de la programmation» du budget Pac. De plus, «les surfaces bio non converties en 2023 et 2024 ne demanderont pas l’aide à la conversion en 2025, 2026 et 2027, et cet argent (provenant de la Pac, ndlr) qui ne sera pas dépensé ne fait pas partie de l’arbitrage». À tout le moins, la FNAB «se contenterait-elle de 300 millions d’euros afin de financer une hausse de l’écorégime bio à 145 € par hectare et par an.»

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