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Les betteraviers encore dans le rouge en 2019

Déjà en déficit l’an dernier, les producteurs de betteraves affichent en 2019 «une perte moyenne de 300 à 500 €/ha», a indiqué le 11 décembre la Confédération générale des betteraviers (CGB), notant toutefois des signes de reprise sur les marchés.

La reprise des cours du sucre et le développement de l’éthanol sont de bon augure pour la betterave française.
La reprise des cours du sucre et le développement de l’éthanol sont de bon augure pour la betterave française.
© Pixabay




«L’ensemble de la filière est dans le rouge, selon le président Franck Sander. ç’avait déjà été le cas l’année dernière.» Le revenu betteravier «se situe entre - 300 et - 500 €/ha» avec «une forte hétérogénéité en fonction des régions», a-t-il déclaré le 11 décembre. 2019 se caractérise par un rendement encore faible, de 85,5 t/ha à 16° (contre 81,9 t/ha en 2018), et des surfaces en retrait, à 453 000 hectares (- 6 %). Conséquence, la production marque une baisse, à 38,3 millions de tonnes (contre 39,6 Mt). Même évolution côté prix de la betterave : la CGB anticipe «un léger recul» sur la campagne actuelle, par rapport aux 23 €/t payés aux producteurs en 2018-2019 (avec pulpe, dividendes, parts sociales d’épargne, intérêts aux parts sociales).

Retournement de marché
«On va avoir un rebond», considère le directeur général Pierre Rayé, affirmant que «les conditions de marchés s’assainissent». Un retour au-dessus de 25 €/t est possible en 2020-2021, selon lui. Le marché mondial sort d’un fort excédent en 2017-2018. Proche de l’équilibre sur la campagne écoulée, il voit désormais l’offre plus faible que la demande. Cela se traduit par une timide amélioration des cours du sucre roux, au-dessus de 13 cents/lb à New-York. Le marché européen montre une hausse des prix spots qui «tarde à se matérialiser dans la moyenne des prix contractés», constate la CGB.
Depuis la fin des quotas en octobre 2017, la chute des cours du sucre à 300 €/t représente un transfert de 1,5 milliard d’euros par an de l’amont vers l’industrie alimentaire, d’après le syndicat. L’optimisme est toutefois de mise, avec la perspective de «nouveaux contrats de vente de sucre 2019-2020 au-dessus de 400 €/t». D’autant plus que le marché de l’éthanol apparaît, lui, «au plus haut depuis 2012» en Europe. Une forte hausse de la consommation française est relevée, de l’ordre de 1,7 million d’hectolitres par an. Cela représente une demande supplémentaire de 850 000 tonnes de betterave. Résultat, la filière pourrait avoir besoin d’investir en 2022, avance Pierre Rayé.
La CGB compte aussi sur le plan stratégique de filière, déposé par l’interprofession au ministre de l’Agriculture et à la secrétaire d’État à l’Industrie, pour redonner de la compétitivité au secteur et mieux valoriser la production. Reste à obtenir du gouvernement «un vrai chiffrage, avec un vrai plan d’investissement», selon Franck Sander.



La CGB invite les coopératives à «contractualiser»

La CGB, qui tiendra son assemblée générale le 15 janvier à Paris, mettra l’accent sur la contractualisation entre producteurs et fabricants. Une table ronde en constituera le principal temps fort avec, d’un côté, les chefs de file du syndicalisme, de l’autre, ceux de la coopération. Dans le contexte de relations «souvent tendues» avec les coopératives, Franck Sander les invite à «rentrer dans la contractualisation», laquelle doit s’appuyer sur des indicateurs, voire «des prix minimums». Il s’agit de «redonner confiance aux planteurs». La filière a été «déstabilisée», selon lui, par la crise de gouvernance chez Tereos, le renoncement de Cristal Union à un prix minimum en 2018. «Cela a cassé une certaine confiance» à l’égard des coopératives, qui pèsent 90 % de la transformation suite au recul de Saint Louis Sucre.

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