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Les OPA planchent sur des dispositifs d’accompagnement

La FDSEA a réuni les OPA du département. Objectif : apporter des solutions à chaque exploitation.

Alors que la moisson des blés n’est qu’à peine engagée, et que celle des colzas a peu progressé, il n’y a pas, 
à l’heure actuelle, de perspectives d’amélioration des rendements sur la partie restante.
Alors que la moisson des blés n’est qu’à peine engagée, et que celle des colzas a peu progressé, il n’y a pas,
à l’heure actuelle, de perspectives d’amélioration des rendements sur la partie restante.
© CLAAS

 

Dans la suite de ses prises de positions (cf. L’Action agricole picarde du 29 juillet), la FDSEA et Jeunes Agriculteurs ont réuni les organisations professionnelles du département généralistes (Crédit agricole, MSA, Groupama, Chambre d’agriculture, CerFrance Somme) et du secteur végétal pour engager les réflexions sur la façon de proposer des solutions de trésorerie simples et adaptées à la situation.
Alors que la moisson des blés n’est qu’à peine engagée, et que celle des colzas a peu progressé, il n’y a pas, à l’heure actuelle, de perspectives d’amélioration des rendements sur la partie restante. Le questionnement demeure, de surcroît, sur la qualité de la récolte qui reste à rentrer, ce qui fait peser une incertitude supplémentaire sur l’atterrissage final. Les bases de projection sont les suivantes sur 2016 :
- 800 €/ha en blé, - 500 €/ha en escourgeon, - 370 €/ha en colza, et - 30 €/1 000 l en lait, avec des disparités au sein du département autour de ces moyennes. Le secteur viande bovine est tout autant touché.

Urgence : faire décaler les prélèvements à venir
La FDSEA a demandé aux entreprises présentes quels étaient les messages d’urgence à passer, et quelles solutions collectives pouvaient être apportées. La première priorité est d’anticiper les prochaines échéances si la trésorerie ne le permet pas. Le Crédit agricole (remboursements de crédit), la MSA (2e appel) et Groupama (prélèvements) ont annoncé la possibilité de revoir le paiement (report, étalement) en cas de difficultés, dès lors que l’agriculteur en fait la demande, et ce au plus vite.
Par ailleurs, des demandes d’urgence ont été formulées auprès du préfet de département par la FDSEA et JA pour demander des mesures d’urgence. Sur un plan économique : le versement immédiat des DPB 2015 pour toutes les situations encore bloquées, l’exonération totale de TFNB sur toutes les terres agricoles au bénéfice de l’exploitant, la non prise en compte de 2016 dans les PDE pour les JA (au risque de perdre ou rembourser les DJA), et la mobilisation de la DDFIP (Impôts) et de la Banque publique d’investissement. Sur un plan réglementaire, l’autorisation de fauche, récolte et pâturage des jachères, l’assouplissement des contraintes SIE et Cipan au titre de cas de force majeure, et la non prise en compte de 2016 dans les plans de fumure des années futures. Enfin, sur un plan réglementaire et psychologique, la suspension des contrôles en ferme sur une durée de six mois, le temps d’achever les travaux à venir et d’ «y voir un peu plus clair» dans chaque exploitation.

Bâtir le refinancement
Les participants ont été unanimes sur le besoin de recourir quasi-général à un nouveau financement pour passer l’épreuve. Si l’éventualité d’une disposition nationale n’est pas à exclure (on se souvient des Prêts «Sarkozy» en 2010-2011), le pas de temps est tel qu’une dynamique est nécessaire. Et là se posent les questions : qui finance, comment, à quelle hauteur et avec quelle garantie ? Les coopératives et le Crédit agricole ont engagé des réflexions en ce sens pour produire des solutions opérationnelles dans les toutes prochaines semaines, à l’achèvement de cette récolte. Dès que possible, une information sera transmise, tant dans ces pages que lors de réunions dédiées.

Qui appeler ?
MSA : pour un prélèvement 03 22 80 60 02
Crédit agricole : votre conseiller habituel ou le numéro unique ou 0 969 322 200
Autres organismes : votre conseiller habituel

Les demandes en préfecture
- Versement d’urgence des DPB 2015 non soldés
- Non prise en compte de 2016 pour les jeunes installés
- Exonération TFNB au profit de l’exploitant
- Mobilisation de la DGFiP et de la BPI
- Fauche, récolte et pâturage des jachères
- Suppression des contraintes SIE et Cipan
- Non prise en compte de 2016 dans les futurs plans de fertilisation
- Suspension des contrôles en ferme pendant six mois
- Réactivation à grande échelle de la Cellule «Agriculteurs en situation fragile»

 

 

REACTIONS

Françoise Crété, présidente de la FDSEA
Le cas par cas n’est pas de mise. Il faut proposer des solutions simples et ouvertes à tous. L’objectif que nous devons avoir en cette circonstance est que l’accident climatique ne remette pas en cause la viabilité des exploitations, et de repartir au plus vite en 2017.

Bruno Macron, président de JA
Les jeunes installés sont les plus vulnérables. Pour passer ce cap, il nous faut une aide sans précédent. Cela passe par des mesures bancaires, mais aussi des dispositifs d’Etat, et au sein de chaque OPA.

Hubert Bray, président de Calipso
La difficulté céréalière aggrave la situation des secteurs de polyculture élevage, qui étaient déjà trop en souffrance. Nous devons intégrer cette dimension à ce que nous allons proposer.

Jean-François Gaffet, président de Noriap
La situation est sans précédent, et il faut achever la récolte pour y voir vraiment clair. Mais, d’ores et déjà, nous savons qu’il va nous falloir activer des mesures inédites et collectives.

Christophe Buisset, président de Groupama Somme
Si certains assurés en multirisque n’ont pas encore fait de déclaration, qu’ils le fassent au plus vite. Et en cas de difficulté de paiement sur une échéance proche, appelez au plus vite votre conseiller pour un échelonnement adapté.

Daniel Roguet, président de la Chambre d’agriculture
Il faut tirer au plus vite les enseignements de l’année, et dans la technique, et dans les politiques nationales. Nous avons interpellé Stéphane Le Foll sur la situation aggravée dans notre département du fait de la réforme de la Pac, et du moindre appui dans le cadre du PSE.

Philippe De Waal, président du Crédit agricole Brie Picardie
Le Crédit agricole veut apporter la meilleure solution à chaque sociétaire. Nos conseillers sont là pour faire le point avec nos clients sur les échéances toutes proches et au besoin les reporter le temps d’être en mesure d’apporter des solutions à plus long terme. Nous avons déjà engagé les réflexions avec les coopératives.

Hervé Demalle, président de CerFrance Somme
Il va falloir dans chaque ferme actualiser au plus vite les pré-résultats et les budgets de trésorerie. Même si les investissements vont à coup sûr être freinés, mais dans tous les cas, la situation oblige au refinancement.

Xavier Pinchon, président de Sana Terra
Il faut vite être en mesure de sécuriser les agriculteurs pour qu’ils puissent se projeter dès à présent dans la prochaine campagne.

Jean-Louis Dutote, président du comité départemental MSA
Il faut que chaque agriculteur qui va connaître une difficulté sur l’appel de septembre prenne contact au plus vite avec la MSA pour décaler le paiement, et voir ce qui peut être fait par ailleurs.

Hervé Drouvin, président du Conseil agricole de la Somme
Un refinancement est incontournable pour la majorité des exploitations, et il faut pouvoir tirer au mieux avantage du faible coût actuel d’accès à l’argent.

 

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