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Les principales mesures du plan Eau

Le président de la République a présenté le 30 mars une cinquantaine de mesures visant à améliorer la gestion de l’eau dans l’Hexagone. L’agriculture n’aura pas à baisser ses prélèvements pour irriguer les cultures mais devra adapter ses installations au «climat de demain». 

Il ne devrait pas être demandé d’effort supplémentaire aux agriculteurs, mais une «sobriété à l’hectare».
Il ne devrait pas être demandé d’effort supplémentaire aux agriculteurs, mais une «sobriété à l’hectare».
© Pixabay

Lors de son déplacement à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes), le président de la République Emmanuel Macron, accompagné du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, a dressé les grandes lignes du Plan pour améliorer la gestion de l’eau le 30 mars. Alors que la France a connu une série record de «32 jours sans précipitations» entre le 21 janvier et le 21 février et que «80 % des nappes phréatiques ont des niveaux bas à très bas», le président de la République a annoncé «un plan de sobriété sur l’eau» qui devra être présenté par chaque secteur avant l’été. Citant «l’énergie, l’industrie, le tourisme, les loisirs, l’agriculture», il fixe l’objectif à «10 % d’économie d’eau dans tous les secteurs d’ici 2030». 

Concernant l’agriculture, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a toutefois annoncé lors du congrès de la FNSEA «la stabilisation des prélèvements» pour l’agriculture. «On ne demande pas un effort supplémentaire» aux agriculteurs mais une «sobriété à l’hectare» alors qu’il y aura «sans doute besoin de plus de surfaces à irriguer». Autrement dit, «il faudra faire plus d’irrigation avec la même quantité d’eau que nous utilisons aujourd’hui», analyse Sébastien Windsor. 

Aux yeux du président des Chambres d’agriculture, les nouvelles zones d’irrigation pourraient connaître des «difficultés» si elles n’accèdent pas à des volumes d’irrigation. 

1 000 projets de réutilisation des eaux usées 

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé le lancement de «1 000 projets en cinq ans pour recycler et réutiliser l’eau» en France. Par ailleurs, il s’agit de «simplifier les procédures administratives afin d’accélérer la mise en place de ces projets». L’ambition étant d’atteindre 10 % de réutilisation des eaux usées d’ici 2030, alors que la France utilise moins de 1 % de ses eaux usées à l’heure actuelle. En tout, cela représente 300 millions de m3, l’équivalent de la consommation de 3 500 bouteilles d’eau par Français et par an. «Les freins réglementaires à la valorisation des eaux non conventionnelles seront levés», promet le plan publié par le gouvernement. Évoquant l’un des axes du Plan eau, visant à «planifier les usages de l’eau et les transformations de notre modèle agricole», Emmanuel Macron a précisé que «toutes les nouvelles installations agricoles seront adaptées au climat de demain». Pour cela, «un diagnostic eau, sols et adaptation sera intégré aux aides à l’installation pour tout nouveau jeune agriculteur». Par ailleurs, «30 M€ supplémentaires» seront investis pour équiper les agriculteurs «de systèmes d’irrigation plus économes en eau». Les pratiques de stockage de l’eau devront également «évoluer», avec notamment la mise en place d’un fonds de 30 M€ pour l’hydraulique «pour faciliter l’utilisation des ouvrages existants et améliorer l’infiltration dans nos nappes phréatiques» et «développer de nouveaux projets dans le respect des équilibres des usages et des écosystèmes» (PTGE). 

 

Prendre en compte la raréfaction de l’eau 

Réaffirmant l’utilité des stockages d’eau pour les agriculteurs, Emmanuel Macron a néanmoins proposé que les prochains prennent mieux en compte la raréfaction de l’eau et soient partagés dans divers buts, dont la biodiversité. «Il ne s’agit pas de privatiser l’eau. Ou de permettre à certains de se l’accaparer», a-t-il déclaré, en répétant que l’eau était «indispensable à notre souveraineté alimentaire». Mais la construction de nouveaux ouvrages de stockage devra «être parfaitement alignée sur les données scientifiques prospectives, incluant les conséquences du changement climatique», mais aussi «être conditionnée à des changements de pratiques significatifs : économies d’eau et réduction des pesticides». 

Au total, ce sont près de 500 millions d’euros supplémentaires que le gouvernement prévoit de mobiliser chaque année, via les agences de l’eau. Le plafond de dépense des agences de l’eau sera, quant à lui, supprimé, «ce qui leur permettra de venir co-financer avec les collectivités les actions permettant de s’adapter aux conséquences du changement climatique», précise un communiqué de presse de l’Élysée. 

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