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Libre-échange : l’Union européenne veut avancer, les Etats-Unis reculent

Tandis que Donald Trump remet en cause les accords commerciaux conclus par les Etats-Unis, Bruxelles veut jouer la carte du libre-échange, tout en admettant que les Européens sont de plus en plus réticents face à la mondialisation.

Donald Trump a choisi de remettre en question de nombreux traités commerciaux internationaux, là où l’Union européenne veut en signer de nouveaux.
Donald Trump a choisi de remettre en question de nombreux traités commerciaux internationaux, là où l’Union européenne veut en signer de nouveaux.
© J.-C. Gutner


Comme le lui a recommandé le 24 janvier sa commission du commerce international, le Parlement européen devrait donner son feu vert le 15 février, à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta), qui pourrait ainsi être appliqué à titre provisoire dès avril prochain. Et ce, bien que «les citoyens de l’Union soient de plus en plus critiques à l’égard de la mondialisation de nos économies», comme l’a souligné Phil Hogan, lors d’un échange de vues des ministres de l’Agriculture des Vingt-huit sur les questions commerciales, le 23 janvier dernier.
Le commissaire européen à l’agriculture effectuera sa première mission commerciale de 2017 au Canada, début mai, et sera ainsi présent, à la tête d’une délégation de responsables professionnels, à l’ouverture du Salon international de l’alimentation de Toronto.

«L’Europe est ouverte aux affaires»
La commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, a insisté, le 23 janvier, devant les eurodéputés sur l’importance de mettre en œuvre le Ceta à un mo­ment où «un important partenaire et allié semble choisir la voie du désengagement sur la scène internationale, promouvant moins d’échan­ges et plus de protectionnisme».
Il s’agit, bien entendu, de Donald Trump, qui a signé le même jour l’acte de retrait de son pays du traité de libre-échange transpacifique (TPP), qui n’était pas encore en vigueur, après avoir confirmé la veille, qu’il allait commencer à renégocier l’accord de libre-échange nord-américain (Nafta) avec le Canada et le Mexique - et avant, sans doute, de s’en prendre au partenariat transatlantique (TTIP). Sans les Etats-Unis, le TPP «n’aurait pas de sens», avait averti le Premier ministre japonais, Shinzo Abe. Ce qui pourrait amener Tokyo à rechercher en priorité un accord avec l’Union européenne. Cet accord a toutes les chances d’être conclu «bientôt», a pronostiqué Phil Hogan.
L’Union européenne négocie ou a déjà négocié des accords de libre-échange avec «tous les pays du TPP, sauf un», a souligné le 24 janvier le porte-parole de la Commission de Bruxelles, Margaritis Schinas. L’exécutif européen «est convaincu qu’en coopération avec des partenaires qui partagent les mêmes valeurs que l’Union eu­ropéenne, il est possible de démultiplier les opportunités commerciales et de façonner la mon­dialisation dans un environnement juste et équitable, basé sur des règles, a-t-il dit. En bref, l’Europe est ouverte aux affaires».

«Un environnement plus conflictuel»
Outre les réticences de l’opinion publique, la politique commerciale de l’Union européenne fait face à plusieurs défis, a reconnu Phil Hogan devant les ministres de l’Agriculture des Vingt-huit : le Brexit, les prises de position à attendre de la nouvelle administration américaine et la perspective d’un «environnement plus conflictuel, au niveau bilatéral et multilatéral, y compris à l’OMC», avec, probablement, une recrudescence des disputes et des panels d’arbitrage.
Le commissaire européen a aussi fait référence au conflit sur le bœuf aux hormones que pourrait relancer Washington. «Si les Etats-Unis devaient se retirer du compromis (de 2009), une période de grâce de six mois s’ouvrirait au cours de laquelle le quota (d’importation de viande de «haute qualité» dans l’Union européenne) resterait en place tandis que les Etats-Unis ne pourraient pas imposer de sanctions», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «Un tel scénario serait une étape en arrière des plus malheureuses dans les fortes relations commerciales» entre l’Europe et ce pays.

UE/Nouvelle-Zélande
Entre autres préoccupations manifestées au sein du Conseil à propos des négociations de libre-échange, la Pologne a estimé que le secteur laitier devrait être exclu de l’accord que la Commission envisage avec la Nouvelle-Zélande (ainsi qu’avec l’Australie). Sans aller jusque-là, d’autres Etats membres (Autriche, Hongrie, France, Lettonie, Bulgarie, Allemagne...) ont appelé à la prudence lors des pourparlers prévus avec ce pays.
La Commission est «consciente des sensibilités du secteur agricole», a assuré le commissaire européen à l’agriculture, citant les produits laitiers et la viande rouge dans le cas de discussions avec Wellington.

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