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Luzerne déshydratée : des perspectives de développement

Si tout n’est pas parfait pour la luzerne déshydratée, la filière a réussi à stopper la baisse des surfaces, et la réorientation de l’offre lui apporte des perspectives plus intéressantes, d’autant plus que la demande française, comme internationale, est porteuse.

La filière a réussi à compenser la baisse des aides Pac à l’hectare et a redonné du revenu aux producteurs.
La filière a réussi à compenser la baisse des aides Pac à l’hectare et a redonné du revenu aux producteurs.
© D. Lucas


«On tire notre épingle du jeu malgré les cours mondiaux et les prix du lait», a commenté Serge Faller, directeur de Desialis, à l’occasion de la conférence de presse de Coop de France déshydratation dressant le bilan de l’année 2017 pour la luzerne déshydratée, le 6 février. Depuis quelques années, la filière a, en effet, réussi à compenser la baisse des aides Pac à l’hectare, grâce notamment à une segmentation de l’offre et à un élargissement de la gamme qui ont redonné du revenu aux producteurs.
Les outils industriels ont réalisé les investissements nécessaires pour un développement sur le marché de la balle (au détriment des pellets), qui constitue un nouveau débouché. En 2017, 2 000 ha supplémentaires ont été emblavés, et la production a atteint 850 000 tonnes, contre 745 000 en 2016, un niveau proche de celui existant avant la baisse des aides. Un bon bilan auquel il faut ajouter les résultats satisfaisants au niveau du taux de protéines, en progression depuis quatre ans pour atteindre 18 % en 2017. «La baisse des surfaces que nous observions depuis 2007 est terminée», indique Eric Masset, président de Coop de France déshydratation. Un regain d’intérêt pour la luzerne qui s’explique aussi par le Plan protéines, et par la possibilité de l’utiliser sur les Surfaces d’intérêt écologique.

Nouveaux débouchés
Mélange de fibres et de protéines, les balles sont, en effet, de plus en plus demandées pour l’alimentation animale, en lien avec la demande sociétale et avec des préoccupations plus fortes sur la santé animale. Et si les cours du lait ont pénalisé la filière ces derniers temps, «les éleveurs commencent à redemander nos produits», témoigne Serge Faller.
Avec la progression du lait bio, la demande en luzerne déshydratée bio est également en croissance. Avec 35 000 tonnes en bio, la France est déficitaire et espère pouvoir fournir d’ici quelques années les 8 000-10 000 tonnes manquantes, aujourd’hui importées (principalement d’Italie). D’une façon générale, la demande européenne de luzerne de haute qualité augmente, et la segmentation effectuée par la filière, avec des produits comme la luzerne énergie ou la luzerne cheval, est une stratégie rémunératrice.
Les exportations avoisinent d’ailleurs les 49 % pour 2017, vers des marchés comme l’Europe du Nord, mais aussi la péninsule arabique, cette dernière offrant de belles perspectives puisque l’Arabie saoudite a décidé d’arrêter leur production en 2019, et que les Etats-Unis se concentrent sur le marché chinois, laissant le champ libre aux Français sur ces nouveaux marchés. «Nous avons la capacité à répondre à la demande», insiste Eric Guillemot, directeur de Coop de France déshydratation.
Cependant, pour accompagner la dynamique, certains leviers sont à actionner, comme le souligne le plan de filière de la luzerne déshydratée. Premièrement, le besoin d’une politique globale, cohérente. La filière s’inquiète, par exemple, de la politique de gestion des quotas de gaz à effet de serre, prévue pour 2021, qui taxerait les industriels du secteur au même titre que les industriels classiques, sans tenir compte du fait que la production de luzerne permet de stocker davantage de carbone que la déshydratation n’en émet.
Dans le même ordre d’idées, «nous voulons initier une rémunération des aménités positives de la luzerne», ajoute Eric Guillemot, pour plus de cohérence avec les exigences sociétales. Enfin, deux points sont particulièrement soulignés par le directeur de Coop de France déshydratation : la nécessité d’orienter les formations et d’enseigner aux jeunes la possibilité d’utiliser la luzerne dans la ration laitière, et l’importance d’investir dans la recherche. Des leviers qui permettraient à la luzerne déshydratée française de relever avec succès le défi grandissant de la production de plantes riches en protéines.

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