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Tradition
Noël avant l’heure pour les brasseurs des Hauts-de-France

Le syndicat des brasseurs des Hauts-de-France et une trentaine de ses adhérents ont été reçus le 7 novembre au siège du Conseil régional des Hauts-de-France à Lille pour la présentation de leurs bières de Noël 2022. 

Que les amateurs de bières (plutôt) fortes se rassurent, il y aura bien des bières de Noël en cette fin d’année, et peut-être même au pied du sapin. Ce lundi 7 novembre, les entreprises brassicoles adhérentes du syndicat des Brasseurs des Hauts-de-France ont en effet fait forte impression en présentant leurs brassins «spécial Noël 2022». Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en a cette année encore pour tous les goûts puisqu’une trentaine de brasseries étaient présentes. 

 

Touchées par l’inflation

Accueillir au sein du siège de la Région les entreprises brassicoles, leurs organisations représentatives et la Confrérie des amis de la bière – on l’appelle aussi Ghilde des Eswards Cervoisiers – est une tradition à laquelle ne déroge pas le président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand : «Réunir ici toute la famille est un symbole fort et cela fait plaisir», a-t-il déclaré au moment d’ouvrir les festivités. «De l’épi au demi, c’est toute une filière que l’on célèbre», a également dit M. Bertrand, avant de rappeler les engagements de la Région au côté de la filière brassicole. Il faut dire que pour les entreprises qui gravitent autour de la bière, les temps sont particulièrement durs. Président de Brasseurs des Hauts-de-France et patron de la Brasserie Trois Monts (Saint-Sylvestre-Cappel, Nord), Pierre Marchica a ainsi évoqué les conséquences de la flambée des coûts de l’énergie pour les brasseries, celui du transport : «Heureusement, les fondamentaux sont bons…», a-t-il fait remarquer.

Président de Brasseurs de France, Matthias Fekl a lui aussi évoqué «des temps difficiles pour les brasseurs», avant de saluer «le soutien qu’a toujours apporté cette région (les Hauts-de-France) à la filière brassicole». La soirée de lancement des bières de Noël 2022 aura aussi été l’occasion de rappeler quelques chiffres et palmarès. Sur l’ensemble des Hauts-de-France, on compterait ainsi pas moins de 200 brasseries, de la microentreprise à l’entreprise industrielle, lesquelles embauchent 1 300 emplois directs, et font des Hauts-de-France la deuxième région brassicole française en production d’hectolitres. 

 

Lobbying régional

Après avoir partagé son sentiment de fierté vis-à-vis de l’excellence des bières de la région – plusieurs brasseries se sont illustrées ces dernières années dans différents concours –, Xavier Bertrand a indiqué pour sa part vouloir «poursuivre le lobbying que fait notre région en faveur de la filière brassicole». À titre d’exemple, il cite les courriers adressés à plusieurs membres du gouvernement pour les alerter sur les conséquences de la hausse du prix de l’énergie. «Dans notre région, il n’y a pas que des entreprises comme Aluminium Dunkerque ou Arcelor Mittal qui ont besoin d’être aidées pour passer le cap de la crise énergétique», a-t-il encore défendu. Si la Région et ses élus militent pour la défense du volet «économique» de la bière, ses aspects «patrimonial» et «culturel» sont tout aussi importants. C’est pourquoi le président du Conseil régional a rappelé soutenir l’inscription des bières des Hauts-de-France au patrimoine mondial de l’Unesco, «comme l’ont fait nos amis belges».

Sur le sujet de projet de Cité de la bière, Xavier Bertrand a affirmé enfin «ne pas abandonner le projet» : «Je n’y renonce pas ! Nous avons pris du retard en raison du Covid et cela a permis un reformatage du projet», a-t-il dit. Et d’annoncer le lancement «en décembre» d’un appel à manifestation d’intérêt pour la création d’une Cité de la bière et d’un parcours à travers la région pour mettre en avant cet élément de patrimoine. Avant de passer à la tournée de dégustation – avec modération – et d’échange avec les brasseurs présents, Xavier Bertrand a souligné que la bière mérite bien le titre de «boisson de paradoxe» : «Elle se boit fraîche, mais elle est symbole de chaleur et de convivialité». À l’image de la région Hauts-de-France, en somme. 

 

Les malteurs tirent aussi la sonnette d’alarme sur les coûts de l’énergie

Alors qu’une bière sur cinq dans le monde est brassée avec du malt français, l’organisation Malteurs de France qui regroupe les trois acteurs majeurs de la malterie française - Axéréal, Boortmalt et Soufflet In Vivo -, alerte les pouvoirs publics sur la situation traversée actuellement par la filière et, en particulier, les conséquences de la hausse des prix de l’énergie. «La malterie, rappelle Malteurs de France, reste une activité très dépendante de l’énergie, notamment en gaz». Or, poursuit l’organisation, «en 2022, les prix du gaz ont doublé en Europe (…) et la tendance va se poursuivre en 2023». Pour les malteurs français qui sèchent chaque année environ 1,5 million de tonnes de malt et dont 85 % de la production est exportée, il y a un risque de pertes de marchés «massives» et «une baisse de compétitivité sur les marchés internationaux». 

Des mesures attendues 
«Malgré un discours public déterminé, les solutions peinent à se faire jour», regrette dans un courrier du 8 novembre le président de Malteurs de France, Jean-Pierre Jélu (Malteries Soufflet). S’il y a bien eu l’annonce d’un plan d’aide au printemps dernier pour les entreprises «énergo-intensives», celui-ci «n’a pas permis d’aider le secteur», assure M. Jélu, en raison de ses critères d’éligibilité «extrêmement contraignants». Quant aux récentes annonces sur l’électricité, «elles ne concernent que les PME alors que la malterie est une industrie de volume», rapporte Malteurs de France. «Ce qui est certain c’est qu’une solution doit être rapidement trouvée pour nous permettre de sortir de cette situation. Nos concurrents américains ou asiatiques ne supportent pas la même flambée des coûts énergétiques que les européens. Avec le prix du transport maritime en baisse et un taux de change euro/dollar qui ne nous est plus favorable, nous ne serons très bientôt plus compétitifs sur nos marchés d’export traditionnels d’Asie, Afrique et Amérique latine. Les conséquences économiques et sociales seraient dramatiques pour nos entreprises… et notre agriculture qui perdrait un débouché important», conclut Jean-Pierre Jélu. 
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