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Réglementation phytosanitaire
Plein boom de CSP à la Chambre d’agriculture de la Somme

Voilà déjà plusieurs mois que la Chambre d’agriculture de la Somme réalise des Conseils stratégiques phytosanitaires (CSP) en individuel ou en collectif à travers le département.
Alors perçu comme une contrainte réglementaire, le CSP présente plusieurs atouts.  Bilan avec les conseillers de la Chambre d’agriculture de la Somme sur cette première vague de CSP.

CSP
© #FraGtW

Le CSP a démarré à l’automne dernier pour tous les agriculteurs de la Somme. À ce jour, la Chambre d’agriculture de la Somme a déjà accompagné plus de 220 agriculteurs du département dans l’obtention de leur CSP (150 réalisés à l’automne 2022 et une centaine de rendez-vous programmés d’ici fin février 2023). 

Le CSP est une nouvelle réglementation, mais c’est avant tout l’occasion de faire le point sur ses pratiques. Lors des rendez-vous CSP, les conseillers de la Chambre d’agriculture de la Somme apportent des connaissances techniques et des propositions d’amélioration adaptées à chaque exploitation. Pour rappel, le CSP est imposé aux agriculteurs suite à la loi de 2021 sur la séparation de la vente et du conseil. Sa finalité : mettre en place des stratégies de réduction des produits phytosanitaires. 

La réalisation du CSP est rythmée par le renouvellement du Certiphyto

Tout comme le Certiphyto, ce conseil deviendra récurrent puisqu’il devra être renouvelé tous les deux à trois ans. Attention au calendrier, chaque exploitation doit réaliser son premier CSP pour le 1er janvier 2024. Les titulaires du Certiphyto devant le renouveler en 2026 devront en avoir réalisé deux avec un minimum de deux ans d’écart. Cette nouvelle exigence réglementaire pourra être vérifiée lors des contrôles phytosanitaires où chaque agriculteur devra fournir une attestation, ou à l’occasion des renouvellements de Certiphyto. À chaque demande de renouvellement de Certiphyto, l’agriculteur devra joindre, une ou deux attestations de réalisation de CSP. Dans le même esprit que la célèbre réplique «pas de bras, pas de chocolat», la vente de produits phytosanitaires ne pourra se faire que sur présentation d’un Certiphyto valide couplé du CSP. 

Concrètement, comment se déroule le CSP ? 

Dans la Somme, près de 4 000 exploitants sont concernés par le CSP. Il n’y aura pas de retour en arrière sur la loi, alors autant faire de cette contrainte une opportunité pour l’agriculteur. À noter que les exploitations en agriculture biologique et celles certifiées HVE3 en sont exemptées. La Chambre d’agriculture de la Somme propose de réaliser ce CSP de façon individuelle (quatre heures) ou collective (une journée) en deux étapes : 

N°1 : d’abord un diagnostic d’exploitation, où l’objectif est de décrire le fonctionnement de chaque exploitation, de mettre en avant ses atouts, ses faiblesses, échanger sur les bioagresseurs problématiques de l’exploitation et sur les techniques mises en œuvre. Une des exigences du référentiel est bien de calculer les IFT et de les comparer aux IFT de références ;

N°2 : la rédaction d’un plan d’action où l’agriculteur s’engage à mettre en place un certain nombre de leviers qui vont dans le sens d’une réduction de l’emploi des produits phytosanitaires et/ou une réduction de leurs impacts. La réalisation de ce plan d’action sera bien entendu évaluée lors du second CSP.

Le CSP, un nouvel espace d’échange plutôt qu’un catalogue d’actions 

Il parait donc essentiel et évident que l’intégralité de ce conseil stratégique soit réalisée par des conseillers de terrain qui connaissent les problématiques rencontrées et qui peuvent apporter des pistes de réflexion sur le plan d’action adaptées aux spécificités de l’agriculteur (type de terre/matériel disponible). Ce CSP peut être réalisé uniquement par un organisme certifié «conseil phytosanitaire» comme l’est la Chambre d’agriculture de la Somme. 

Les points de contrôle

Le CSP sera contrôlé à partir du 1er janvier 2024 de deux manières :

1. Soit lors d’un contrôle «phytosanitaire» du SRAL en exploitation

2. Soit lors du renouvellement du Certiphyto décideur. Ce dispositif est à réaliser deux fois sur une période de cinq ans, chaque rendez-vous doit être distant de deux ans minimum à trois ans maximum. Les exploitations dont la SAU est inférieure à 10 ha doivent réaliser un seul CSP sur une période de cinq ans.
 

Comment s’inscrire ?

La Chambre d’agriculture de la Somme organise
> Des sessions collectives tous les mois au sein des bureaux d’Abbeville, Villers-Bocage, Amiens et Estrées-Mons. 
Réservation au 03 22 20 67 30/s.bacon@somme.chambagri.fr    
Amiens, le 09/02 - Abbeville, le 23/02 - Villers-Bocage, le 22/02 - Estrées- Mons, le 16/02
> Des rendez-vous individuels. Réservation auprès d’Élyse Messinger 
06 86 37 56 59/e.messinger@somme.chambagri.fr   

Les témoignages de

Christophe Menard, agriculteur en polyculture et éleveur de porcs et de volailles à Moreuil


Comment avez-vous vécu votre premier CSP ?  
Je l’ai réalisé avec trois autres agriculteurs le 16 novembre dernier, à Amiens, avec la Chambre d’agriculture.
Je craignais que ce soit rébarbatif avec beaucoup de théorie, mais pas du tout. Avec le conseiller, nous sommes rentrés directement dans le vif du sujet en abordant nos problématiques techniques, en matière de semis, de densité de semis et de désherbage sur céréales d’hiver et de printemps.

Comment définissez-vous ce nouveau conseil réglementaire ? 
J’ai eu le sentiment d’un vrai temps d’échange avec le conseiller. Je pense qu’il est important que ce soit un technicien PV aguerri qui fasse la formation sinon il n’y a pas d’intérêt. Au-delà de l’approche de réduction des IFT qui est important, nous pouvons parler librement de nos problèmes techniques. Le CSP m’a apporté des réponses aux situations d’impasse technique que je rencontre avec le désherbage. 

L’avez-vous perçu comme un état des lieux approfondi de vos pratiques ?  
Oui, totalement ! Cette journée réglementaire s’est transformée en journée technique. Le diagnostic de mon mode de production a soulevé plusieurs pistes d’amélioration sur lesquelles j’ai envie de travailler. Je pense notamment au déchaumage à disque que je vais éviter sur l’ensemble de mes cultures en raison de mes problèmes de chardons. Pour mes céréales, je vais travailler sur le choix variétal, à savoir des variétés de blés tolérantes à la fusariose et retarder leur date de semis pour limiter la présence de pucerons. En colza, je vais essayer d’intégrer au moins 5 % d’une variété très précoce à floraison pour attirer les méligèthes. Nous repartons en ayant appris des choses.

Vincent Lepers, agriculteur installé en grandes cultures à Belloy-sur-Somme

Qu’avez-vous pensez de votre CSP ?

À travers nos échanges, je me suis aperçu que plusieurs d’entre nous faisaient déjà beaucoup de choses pour ne pas rester enfermer dans le «systématiquement intensif». La plupart des participants pratiquaient déjà l’agriculture de précision en utilisant des OAD MesSatimages, certains avaient recours au binage de leurs cultures ou avaient déjà mis en place la stratégie du choix variétal. Nous étions tous avertis sur la réduction des IFT et nos échanges m’ont permis de situer mon exploitation dans cet environnement. Il reste encore du chemin à parcourir mais je sors rassuré et convaincu que nous suivons la bonne ligne de conduite.

Que retenez-vous de la formule collective ?

D’abord, que nous sommes sur la bonne voie. Ce que nous faisons n’est pas déconnant, bien au contraire ! À mon sens, la formule de groupe nous fait davantage réfléchir même si je pense que nous pourrions aller encore plus loin dans nos réflexions. Le groupe reste une ouverture d’esprit !
J’ai aussi apprécié le fait que le conseiller ait pris le soin d’intégrer les informations par culture pour nous faire gagner du temps dans la saisie informatique car ce n’est pas notre métier. De plus, il est possible d’aller plus loin en individuel en rappelant le conseiller.

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