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PPE : la filière régionale biogaz monte au créneau

Depuis l’annonce de la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui revoit à la baisse les ambitions en matière de biogaz en région, la filière et les politiques se mobilisent.

A l’horizon 2030, la région Hauts-de-France ambitionne de devenir la première région européenne de biométhane injecté.
A l’horizon 2030, la région Hauts-de-France ambitionne de devenir la première région européenne de biométhane injecté.
© G. BRANDEL, GRDF



Lettre au ministre de la Transition écologique François de Rugy, interventions dans les médias, conférences de presse… De nombreux responsables de la filière biométhane, ainsi que des personnalités politiques se sont mobilisés ces derniers jours pour manifester leur étonnement et leur mécontentement concernant la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Au niveau national, quarante-deux signataires ont envoyé un courrier au président de la République pour faire part de leur requête. Mais c’est sans doute dans les Hauts-de-France que la mobilisation est la plus forte. Xavier Bertrand, président de Région, Christophe Buisset, président de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, Philippe Vasseur, président de la mission Rev3, ou encore Jean-Jacques Dubois, président de l’Association française du gaz Hauts-de-France... Tous montent au créneau pour réaffirmer les objectifs régionaux en matière de méthanisation : à savoir 30 % de biogaz dans le réseau GRDF à l’horizon 2030 et même 100 % d’ici 2050 !
C’est dire si l’annonce gouvernementale du 25 janvier a jeté un coup de froid : la PPE revoit drastiquement à la baisse les ambitions en matière de méthanisation. La feuille de route prévoit une part de 7 % de biogaz au sein de la consommation de gaz en 2030, soit 3 % de moins que ce qui était prévu dans la loi relative à la transition énergétique de 2015.

Quid des tarifs d’achat ?
Un nouvel objectif que la PPE conditionne à une baisse rapide du coût de production du biométhane de 25 à 30 %, avec une cible à 67 €/MWh en 2023, alors que le coût actuel est encore supérieur à 90 E/MWh. «Irréaliste», assure Christophe Buisset pour qui cette exigence de baisse de coût avant amortissement des investissements réalisés risque tout simplement d’empêcher certains projets de voir le jour. Il reconnaît néanmoins que la diminution du coût de production du biogaz est un sujet sur lequel doit travailler la filière, «mais pas dans des délais aussi courts».
L’objectif de baisse du coût de production fait craindre à la filière une baisse des tarifs d’achat du gaz injecté, «qui pourrait mettre à mal la dynamique impulsée par Rev3», note Philippe Vasseur. Ce dernier met en garde : «Nos voisins européens vont venir acheter nos déchets et continuer à monter des projets...»
Christophe Buisset regrette le climat d’incertitude que risque de créer la nouvelle PPE : «Les business plans seront établis non pas sur un tarif d’achat assuré mais sur un tarif escompté !», s’insurge-t-il. Il s’inquiète notamment de l’attitude des banques dans ce contexte. «Nous avons besoin de stabilité pour accompagner cette filière naissante», assure le responsable.
Autre aspect qui pourrait décourager les porteurs de projet à se lancer, notamment dans le secteur agricole, le PPE rendrait obligatoire le passage par un système d’appels d’offres (deux fois par an) pour tous les projets, quelle que soit leur taille. «Pour les petites unités, qui produisent moins de 40 MWe par an, ça serait un énorme frein», assure Jean-Jacques Dubois.

Des externalités positives
Pour étayer les raisons du mécontentement de la filière, le président de la chambre d’agriculture rappelle les atouts de la méthanisation : lien entre monde rural, villes, élevage et industrie (valorisation énergétique des déchets agricoles, des déchets verts des collectivités, des déchets de l’industrie agroalimentaire, ndlr), capacité à créer de l’emploi et de l’économie dans les territoires, autonomie énergétique, diminution des gaz à effet de serre... Pour Philippe Vasseur, ces «externalités positives n’ont pas été prises en compte dans le projet du gouvernement».
Pour Jean-Jacques Dubois, la feuille de route pour réussir notre transition énergétique est simple : «Demain, nous continuerons à avoir besoin d’une part d’énergie stockable. Aujourd’hui, c’est le gaz naturel (importé à près de 99 %, ndlr), demain, ça sera le biogaz et après-demain peut-être l’hydrogène.»
Dernier espoir pour la filière, le décret d’application de la nouvelle PPE ne doit paraître qu’en juin. Cela laisse donc encore un peu de temps pour convaincre le gouvernement de revoir sa copie.

Premier salon de la méthanisation en Hauts-de-France

Le premier salon de la méthanisation agricole est organisé par la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France. Méth’agri Day rassemblera les acteurs de la méthanisation le mardi 9 avril, de 10h à 17h, au campus UniLaSalle de Beauvais.

Au programme : trente exposants présents, trois conférences au cours de la journée, la visite d’une unité de méthanisation à proximité du salon. Entrée libre et gratuite.

Plus d’informations : Pauline Lhoir au 03 27 21 46 85 ou pauline.lhoir@agriculture-npdc.fr

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