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Trésorerie, cotisations, annuités... des solutions sont proposées

Les organisations agricoles se mobilisent pour accompagner les agriculteurs qui rencontrent des difficultés.

© AAP

Avec une moisson tardive et compliquée, nombreux sont les agriculteurs qui n'arriveront pas à régler leurs échéances financières : cotisations sociales, emprunts... Différents organismes proposent des solutions d'urgence pour échelonner par exemple les paiements. Dans tous les cas, n'hésitez pas à vous rapprocher de votre conseiller (banque, assurance...) pour qu'il vous oriente au mieux dans les démarches à effectuer.

MSA : des possibilités de report ou de prise en charge partielle des cotisations
Les exploitants agricoles qui n'arriveraient pas à honorer le paiement du deuxième appel provisionnel de leurs cotisations personnelles au 3 septembre 2014, peuvent demander le report à l'émission définitive le 3 décembre 2014. Dans le cas où cette mesure serait insuffisante au regard des charges financières, et pour les chefs d'exploitation qui connaissaient déjà des difficultés de trésorerie, un plan de paiement sur une durée maximale de vingt-quatre mois peut également être accordé.
A l'issue de ce report ou de ce plan, les majorations de retard dont le cours ne pourra être arrêté, feront automatiquement et sans démarche supplémentaire, l'objet d'un passage en commission de recours amiable qui en étudiera avec bienveillance la remise.
En parallèle de ce dispositif d'accompagnement, les exploitants peuvent solliciter une prise en charge partielle de leurs cotisations d'un montant maximum porté à 5000 euros au 1er juillet 2014. Cette prise en charge s'inscrit dans le cadre des aides dites «de minimis» (règle communautaire qui prévoit que les aides accordées à un exploitant sont plafonnées à 15 000 euros par bénéficiaire, toutes aides confondues, sur une période de trois exercices fiscaux.
Les demandes de reports ou de plans de paiement doivent être formulées par écrit et envoyées à Madame Huet, chargée de recouvrement, à la MSA de Picardie - Dispositif moisson 2014 - 8, avenue Victor Hugo - CS 70828 - 60010 Beauvais Cedex ou à l'adresse mail huet.dominique@picardie.msa.fr

Les imprimés de demande de prise en charge partielle de cotisations peuvent être téléchargés sur le site internet www.msa-picardie.fr dans la rubrique «Aides financières pour les chefs d'exploitation et les employeurs de main-d'oeuvre» de notre page d'accueil.

Pour tout renseignement et pour vous aider dans vos démarches, Madame Huet se tient à votre disposition au 03 22 82 62 77.

Assurances : des mesures pour les assurés aléas climatiques
En cas de difficultés pour régler le paiement des cotisations semestrielles, rapprochez-vous de votre conseiller qui prendra des mesures adaptées à votre situation.
S'agissant des exploitants assurés pour les aléas climatiques, des mesures se mettent en place. Il est conseillé d'effectuer sa déclaration le plus rapidement possible afin que l'expert puisse constater les dégâts avant la récolte. C'est valable pour toutes les cultures assurées : céréales, pois, féveroles, lin, etc...
Groupama a annoncé la prise en charge des frais de séchage pour les blés de 22 à 18 d'humidité pour les exploitants assurés. Pour cela il suffit de faire une déclaration de sinistre, idéalement avant la récolte.
Par ailleurs des frais supplémentaires de récolte, pourront être pris en charge à dire d'expert.

Banque : retrouver de la trésorerie
En cas de problèmes de trésorerie, prenez contact avec votre banque afin qu'elle vous propose une solution adaptée à votre situation. Le Crédit Agricole a pris des mesures exceptionnelles suite à la moisson difficile qui vient de se dérouler (cf interview ci-dessous).

INTERVIEW

Laurent Titreville, directeur des marchés, et Arnaud Pyckaert, responsable du marché agricole

«Le Crédit Agricole Brie Picardie répond présent» 

En cette période économiquement compliquée pour l'économie agricole, la Caisse Régionale de Crédit Agricole Brie Picardie livre son analyse et se place aux côtés de ses clients. Entretien avec Laurent Titreville, directeur des marchés, et Arnaud Pyckaert, responsable du marché agricole.

En tant que première banque de l'agriculture, comment jugez vous le contexte économique ?
Sur le périmètre de la Caisse Régionale Brie Picardie, zone d'excellence des grandes cultures, nous retrouvons des situations plus que compliquées. Nous avons la problématique des blés, avec une qualité altérée qui impacte le prix sur la très grande majorité des surfaces, et pour finir la zone côtière de la Caisse où la récolte est au point mort depuis début août. Les zones de production de lin sont dans une incertitude de récolte, avec, certes une incidence trésorerie moins immédiate. Enfin, la campagne de commercialisation de pommes de terre s'ouvre sous de mauvais auspices en marché libre, avec un risque de contamination sur les volumes contractualisés où les acheteurs seront intraitables sur la qualité. Pour les productions végétales, les critères économiques sont inquiétants, et sur les productions d'élevage, entre les coûts de production et l'embargo russe, nous n'y voyons pas vraiment plus clair.

Quel sera l'impact selon vous sur les exploitations ?
L'impact immédiat est intimement lié à la récolte des céréales. Avec les cours et les conditions actuelles, il y a inévitablement un creux de trésorerie que nul ne prévoyait. Ce déficit de trésorerie va se faire sentir de plus en plus fortement au fil des prochaines semaines avec les encours fournisseurs calés sur les récoltes, les prélèvements obligatoires, et début décembre, les aides PAC dont le montant sera inférieur de l'ordre de 10% à l'an dernier. La situation actuelle est compliquée, et va le devenir de plus en plus chez certains de nos ressortissants.

Quelles mesures mettez-vous en oeuvre ?
Dans l'urgence, un accompagnement évidemment en matière de trésorerie. Et ce pour plusieurs raisons. Le contexte tel que nous l'avons décrit avant tout. Mais de plus, nous voulons donner du temps à chaque client, pour à la fois mesurer, appréhender l'impact exact sur l'exploitation, et éviter dans l'immédiat toute décision déraisonnée qui pourrait rendre l'entreprise encore plus vulnérable : changer son mode de commercialisation à la dernière minute en céréales ou pommes de terre, miser sur un retournement de conjoncture, décapitaliser du cheptel, etc.. Nous voulons éviter à nos clients de prendre des risques supplémentaires. Dans cette optique, nous devons assurer un relai de trésorerie pour passer les échéances à venir, et arriver au cours de l'hiver à une situation financière affinée pour chacun d'entre eux.

L'accompagnement trésorerie prendra quelle forme ?
Nous pouvons ponctuellement jouer sur un court report d'échéance à venir, mais la réponse bancaire à la trésorerie repose le plus souvent sur le court terme.
Cela peut surprendre car cela fait deux ans que nous engageons parfois avec insistance chacun à réduire sa ligne court terme, en prévision de la baisse des aides PAC et des années plus difficiles.
Malheureusement, on y est, et nous ne nous déroberons pas ! Nous accompagnerons en court terme : chacun peut prendre contact avec son conseiller attitré, et étudier le montant et la durée adaptés aux besoins. Et parce qu'il faut faire vite, simple, et garder notre esprit mutualiste, il n'y aura pas de frais de dossier sur les crédits ainsi débloqués.

Vous parlez d'un horizon courant d'hiver. Qu'en sera-t-il alors ?
A cette date, nous aurons de nouveaux indicateurs de marché. En pommes de terre, par exemple, il suffit d'un accident climatique ou sanitaire sur le bassin européen comme on l'a déjà connu pour rebattre la donne. En céréales aussi, les échanges auront repris et on verra l'effet sur les niveaux de commercialisation.
A ce moment là, en ayant travaillé le sujet avec les conseillers de gestion de chacun, nous serons plus à même de prendre les bonnes options avec nos clients. Nous pourrons agir selon les besoins à nouveau sur le court terme, mais aussi sur des leviers autres : depuis plusieurs années, les crédits que nous réalisons comportent des mécanismes comme les échéances modulables, qui peuvent varier de 30 % par rapport au niveau initial, ou encore le report d'annuité en fin de tableau.
Des solutions sont activables chez chacun, avant même d'avoir à imaginer un accompagnement plus restructurant. Cela nous conforte dans l'idée de prendre le temps nécessaire de l'analyse de chaque situation. Une chose est sûre : le Crédit Agricole répond et répondra présent, alors contactez le plus vite possible votre conseiller pour trouver avec lui les solutions qui vous apporterons de nouveau la sérénité nécessaire à votre métier.
Propos recueillis par François Magnier

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