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Elevage laitier
Un nouvel étalon pour les cellules dans le lait au printemps

Un nouvel étalon international pour le comptage des cellules du lait sera mis en place en France à compter du 1er avril. Les producteurs pourraient voir leurs résultats artificiellement s’améliorer. Des discussions sur les modalités de paiement du lait suivront.

Ce nouvel étalon aurait une incidence à la baisse sur le taux de cellules de l’ordre de 15 à 20 %.
© D. R.

L’interprofession laitière, le Cniel, a acté lors de son dernier bureau du 2 décembre la mise en œuvre de la nouvelle méthode de comptage des cellules somatiques du lait au 1er avril 2021. Élaboré par la Fédération internationale du lait (Fil) après que ses membres ont eu constaté de fortes divergences tant dans leurs techniques que leurs résultats d’analyse, le nouvel étalon de référence international a été publié en février après dix années de travail. Il remplacera au fur et à mesure les anciens étalons, devant être utilisé par tous les pays producteurs de lait. Outre le lait de vache, il sera également applicable pour les laits de chèvres et de brebis.
La mise en place de ce nouveau protocole ne sera pas sans conséquences sur les résultats de la qualité du lait et des aspects sanitaires du troupeau. «Les laboratoires estiment que la nouvelle méthode pourrait avoir une incidence à la baisse sur le taux de cellules de l’ordre de 15 à 20  %», explique Jean Moreau, directeur de la Fnil (laiteries privées). Les comparaisons entre l’ancien étalon et le nouvel aboutissent à «une volatilité de 0 à 40 %» des résultats, explique Caroline Le Poultier, directrice générale de l’interprofession. Ainsi, pour un même échantillon analysé avec les deux méthodes, les résultats obtenus peuvent donc être identiques ou inférieurs de jusque 40 % avec le nouvel étalon.

Le paiement du lait en question
«Certains producteurs risquent de découvrir dans leurs résultats d’analyse une baisse du nombre de leurs cellules. Cela est artificiel car uniquement dû à la méthode de comptage», explique-t-elle. Aussi des producteurs, jusque-là pénalisés pour la qualité de leur lait, voire non-collectés s’ils dépassent le plafond réglementaire de 400 000 cellules/ml, pourraient voir leur prix payé augmenté ou être de nouveau collectés.
Dès lors, certaines sections départementales et régionales de la FNSEA de Normandie déplorent ce délai de mise en place alors que le nouvel étalon est disponible depuis février. «Nous sommes dans la mouvance européenne», assure la Fnil. À la FNPL (producteurs laitiers FNSEA), on répond que le principal est la mise en place d’une harmonisation au niveau mondial. «En France, l’ambition politique de la filière est d’appliquer un traitement uniforme à tous les producteurs de lait. Il faut mettre en musique les onze laboratoires interprofessionnels en même temps. Il est important de se donner du temps», éclaircit Caroline Le Poultier. La date du 1er décembre avait été initialement fixée comme objectif de travail interne, mais les difficultés liées notamment à la crise sanitaire font du 1er avril «un objectif crédible que la filière se donne les moyens d’atteindre».

Des discussions à prévoir
Il y a maintenant tout à parier que des discussions vont s’ouvrir entre les producteurs et leurs laiteries privées comme coopératives sur de nouvelles grilles de paiement du lait en fonction de sa qualité. «La qualité du lait est un paramètre lié au paiement du lait. La mise en place du nouvel étalon pourra avoir des conséquences sur le prix du lait et dans les discussions contractuelles», prédit la directrice générale du Cniel, indiquant qu’il n’y aura pas de modifications des grilles interprofessionnelles régionales ni aucune forme de rétroactivité.
«Les entreprises vont être amenées à faire le bilan. Il va falloir qu’elles regardent les résultats à compter d’avril pour voir ce que cela donne sur le terrain, conjecture Jean Moreau. Il y aura forcément des discussions.»

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