François Hollande place la compétitivité dans ses priorités
La conférence sociale a réuni patronat et syndicats dont la Fnsea les 9 et 10 juillet à Paris.
La conférence sociale s’est tenue les 9 et 10 juillet à Paris. Patronat et syndicats, dont la Fnsea, se sont rencontrés autour de sept tables rondes consacrées à l’emploi, la formation, les salaires, l’égalité professionnelle entre hommes et femmes, le redressement productif, l’avenir des retraites et de la protection sociale et le rôle des services publics.
«Le dialogue social n’est pas une contrainte. C’est une condition pour atteindre nos objectifs», a déclaré François Hollande, le 9 juillet lors de l’ouverture de cette conférence sociale. Mais quels sont ces objectifs ? Si le président de la République n’a pas évoqué directement l’agriculture, il a néanmoins souligné certains sujets intéressant le monde agricole. Premièrement : la compétitivité. «Nous faisons face à la détérioration de notre compétitivité. La France est ainsi passé d’un excédent commercial de 3 milliards et demi en 2002 à un déficit de 70 milliards en 2011», a-t-il rappelé.
S’il a réaffirmé une nouvelle fois abandonner la TVA sociale, il a suggéré aux patrons et syndicats de travailler sur de nouveaux modes de financement et de nouvelles organisations du modèle social. Celui-ci souhaite une réforme du financement qui ne pèse pas seulement sur le travail. En d’autres termes, un transfert des charges sociales vers une assiette plus large que celle prévue, mais il n’a pas précisé laquelle et n’a pas évoqué la CSG. C’est donc un «grand défi», notamment «pour les entreprises les plus exposées à la mondialisation nous devons trouver le moyen de les aider à rester dans la course, dans le respect de nos valeurs, face à des concurrents qui font des efforts considérables ces dernières années». Et d’ajouter : «la compétitivité a aussi une forte signification sociale : elle est d’ailleurs facteur de croissance et d’emploi, donc de ressources nouvelles pour nos systèmes collectifs».
Redressement productif
La Conférence définira aussi les «modalités du redressement productif » à savoir la mise en place de la Banque publique d’investissement. La notion de «redressement productif» doit «permettre de s’adapter aux change ments permanents (…) et d’engager les transitions indispensables comme les transitions industrielles, énergétiques et écologiques».
Concernant les retraites, François Hollande a insisté sur la définition des critères de pénibilité «c’est à la fois les conditions de la justice sociale et de la recherche d’équilibres plus durables de nos systèmes d’assurance-vieillesse». Régimes complémentaires et dispositif pour financer les retraites dans la durée seront aussi à l’ordre du jour, même si François Hollande est resté imprécis sur ces thèmes.
A l’issue de ce sommet social, Jean- Marc Ayrault, le premier Ministre, a rendu sa feuille de route. Elle devrait permettre la mise en place d’un agenda social. Le président de la République a donné rendezvous dans un an aux syndicats et patronat pour un premier bilan.
La Fnsea plaide pour un smic européen
Lors de cette conférence sociale, la Fnsea a défendu «la nécessité d'établir un Smic européen», en vue de tempérer les distorsions de concurrence d'origine sociale à travers l'Europe et d'éviter le dumping des salaires, a indiqué le président de la Fédération nationale des producteurs de fruits, Luc Barbier. Une position qu'il a faite valoir au cours d’un atelier, en présence du ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire, Benoît Hamon. Celui-ci a reçu favorablement la proposition de la centrale agricole la jugeant «intéressante».