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Ces élevages qui animent le territoire français

La France est une terre d’élevage dont les métiers maillent et animent le territoire. Climat, herbages et pentes ont constitué des conditions favorables au développement des productions herbivores en interaction avec les choix des sociétés. L’élevage bovin, allaitant et laitier, y est dominant. Cependant, les filières porcine, ovine, caprine, de volaille de chair ou encore de poules pondeuses pèsent aussi dans la balance. Cette diversité permet de répondre à des demandes contrastées sur le marché intérieur comme à l’export. Mais depuis une vingtaine d’années, l’élevage régresse dans de nombreuses régions, notamment au profit d’autres productions agricoles plus rémunératrices et plus attractives.

Cet équilibre est aujourd’hui fragilisé. «Les zones de plaine et de piémont connaissent un fort recul de l’élevage : les terres qui peuvent être labourées sont de plus en plus dédiées aux grandes cultures, plus rémunératrices», est-il noté sur la-Viande.fr. Des bassins de production spécialisés subsistent néanmoins. Dans les massifs montagneux, l’élevage est parfois la seule activité agricole possible (zones herbagères pentues ou humides non labourables) et est fortement ancré dans l’économie. 

En plus des potentiels agronomiques et fourragers de chaque région, la géographie de l’élevage français s’explique aussi par l’existence de filières organisées autour de coopératives et d’entreprises et de produits identifiés par des signes de qualité (moutons des prés salés de la Baie de Somme, volailles de la Champagne, jambon sec des Ardennes…). Malgré tout, le renouvellement des éleveurs est fragile. La faible rémunération en comparaison du temps de travail et de l’impact sur la qualité de vie peut décourager la relève. 

 

Des attentes sociétales fortes

Les éleveurs doivent aussi faire face aux attentes sociétales, qui bouleversent leurs pratiques. L’environnement et le bien-être animal sont au cœur des problématiques. Sur les questions environnementales, les animaux d’élevage, notamment les ruminants, sont accusés d’émettre des gaz à effet de serre et d’occuper trop de terres agricoles. Les 13 millions d’hectares de prairies occupant un cinquième du territoire français et les haies qui les entourent constituent pourtant des puits de carbone, des filtres à eau et des réservoirs de biodiversité. L’élevage en complément de cultures et de prairies comporte aussi des atouts agronomiques : ils utilisent les pailles et coproduits de cultures et enrichissent en retour le sol de leurs excréments.

Le bien-être des animaux d’élevage est également de plus en plus important aux yeux des consommateurs, et la réglementation de plus en plus pointue en ce sens. Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a par exemple présenté en janvier 2020 quinze mesures en faveur du bien-être animal, comme l’arrêt de la castration à vif des porcelets, la fin du broyage des poussins mâles, l’expérimentation d’un étiquetage renseignant le mode d’élevage, et des financements fléchés vers des bâtiments favorisant l’expression naturelle des comportements des animaux d’élevage. 

Dans chaque filière, on s’organise pour mettre en place une stratégie qui permettra de pérenniser l’activité. Derrière l’aspect économique, des hommes jouent leur carrière, et parfois leur vie entière. 

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